lundi, octobre 13, 2025

le sol fait sans cesse irruption vers moi 

une image d’une puissance à la fois poétique et existentielle


le  sol  c’est la terre la matière la racine

mais ici il n’est pas stable  
il n’est plus sous mes pieds

il surgit
il attaque 
il fait irruption

une image de renversement
comme si 

j'étais sans cesse rattrapé par ce que je  croyais
maîtriser 

la gravité
la réalité
le monde concret





























vertige

on y sent une lutte 

entre le haut et le bas

entre le rêve et la pesanteur

le sol réalité brute se soulève se projette vers moi

comme si la vie elle-même refusait de rester immobile


la matière qui se révolte contre l’esprit

l’inconscient  remonte vers la conscience


le sol ce qu’on croit solide devient mouvement

le monde ce qu’on croit immobile s’élance


le poète lui chancelle car le réel le rattrape sans cesse



le sol fait sans cesse irruption vers moi 

exprime l’expérience humaine fondamentale 
de la condition terrestre

nous sommes des êtres d’envol
mais la terre le poids le corps nous rappellent
toujours à la limite


le sol  devient ici 
la métaphore
 
du réel 
du fini
du nécessaire

il est ce qui nous empêche de flotter entièrement dans nos illusions
nos rêves nos abstractions

il nous  fait irruption 
comme la vérité brutale de la vie qui interrompt 
nos pensées pures


choc constant 

entre

désir d’élévation 
spirituelle poétique métaphysique

et

force de la gravité 
le corps la mort la condition humaine


Rimbaud aurait pu dire cela pour exprimer la chute de l’esprit dans la chair

le rappel douloureux de la réalité après

la transe poétique


c’est la tragédie de l’incarnation

vouloir le ciel

mais sentir la terre te sauter au visage.


le sol n’est plus ce sur quoi je marche

mais ce qui m’engloutit

me poursuit

me rappelle à ma nature d’homme.




cette phrase évoque :


la perte d’équilibre entre le réel et le rêve

la révolte de la matière contre l’esprit

la vérité de notre condition humaine toujours rattrapée par la terre




chant


Le sol fait sans cesse irruption vers moi.
je croyais marcher dessus
le dompter
l’oublier mais non 
c’est lui qui m’avance 
me guette
me frappe au visage
à chaque pas
il remonte comme 
une mémoire qu’on voudrait enfouir
la terre respire sous mes pieds 
haletante
impatiente de me reprendre
je sens dans sa poussée la colère des siècles
le poids des morts
le sang de ceux qui ont chuté avant moi
le sol n’est pas un support 
c’est une bouche ouverte
chaque pierre
un œil 
chaque poussière 
un souvenir de chair
j’ai beau lever les yeux 
rêver d’air et d’étoiles
le sol m’appelle
il monte sans fin 
comme une marée silencieuse
et parfois dans la nuit
j’entends son murmure 

n’oublie pas d’où tu viens

alors je comprends 
le sol
c’est le réel 
obstiné brutal fidèle
c’est la vérité qui refuse l’envol 
la gravité du monde dans mes veines
il m’arrache au rêve
me renverse
m’ancre
et dans ce heurt 
dans cette irruption perpétuelle
je deviens homme





























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