le
conatus
chez Spinoza
c’est
le cœur battant de toute existence
le conatus
c’est l’élan secret
par lequel chaque être cherche à persévérer dans son être
non pas par orgueil mais par fidélité
à sa propre lumière
c’est la flamme intérieure
qui pousse la pierre à tomber
la plante à croître
l’homme à penser
le cœur à désirer
c’est la volonté d’exister qui ne dit pas son nom
une énergie
sans morale sans but mais pleine de nécessité
elle ne veut rien d’autre que d’être
intensément
lucidement selon sa nature
dans cet effort de persévérance
Spinoza voit
la joie
la joie d’un être qui s’accorde enfin à lui-même
qui ne cherche plus à fuir
mais à coïncider
avec son propre
centre
le conatus
c’est la respiration de l’être
l’effort tranquille
par lequel toute
chose
dit
je veux durer selon ma lumière
***
le mot conatus vient du latin conari
qui signifie
s’efforcer
tenter
entreprendre
mais ce mot est intraduisible en un seul mot
sa richesse tient justement à l’ambiguïté entre
effort élan persévérance
et désir d’être
voici les principales traductions possibles
selon le contexte
effort
c’est la traduction la plus fréquente
l’effort par lequel chaque chose persévère dans son être
mais effort
reste un peu trop volontaire
trop humain
tendance
on parle alors d’une tension naturelle
une inclination interne de toute chose à se maintenir
comme un courant qui pousse la vie à durer
désir
pour Spinoza
conatus devient presque synonyme
de désir cupiditas
le désir n’est rien d’autre
que le conatus accompagné de conscience
.
c’est l’effort qui devient conscient de lui-même
élan d’être traduction poétique
c’est peut-être la plus juste au plan spirituel
un élan intérieur
une poussée silencieuse de l’existence vers sa propre
affirmation.
conatus = l’effort essentiel
l’élan intime
par lequel tout être cherche à persévérer
dans son être
formules poétiques possibles
l’élan de l’être vers lui-même
le souffle qui veut durer
l’effort secret de la lumière à rester lumière
le mouvement par lequel la vie s’affirme
la poussée du monde en chaque chose
et si je devais
n’en garder qu’une
comme une traduction poétique
essentielle
je dirais
le conatus
c’est la respiration du réel
en nous
rien ne dort tout à fait
même la pierre rêve de durer
chaque chose s’efforce silencieuse
à tenir son éclat contre le néant
dans le cœur de l’homme
cet effort devient désir
et le monde respire à travers lui
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