vendredi, octobre 10, 2025

randonnées en montagne ..... je me souviens ...

signe amical à Georges Perec


Je me souviens du bruit sec de mes pas sur les pierres 

chaudes

Je me souviens de l’odeur de la terre mouillée après 

l’orage

Je me souviens des fleurs violettes qui se penchaient 

au bord du sentier

Je me souviens du vent qui frappait mon visage 

en rafales glacées

Je me souviens de la lumière dorée qui filtrait 

entre les sapins

Je me souviens des nuages qui semblaient courir 

plus vite que moi

Je me souviens du goût de l’eau froide

dans mes mains

Je me souviens des pierres qui roulaient sous 

mes bottes mal assurées

Je me souviens des cris lointains d’un aigle 

planant dans le ciel

Je me souviens des myrtilles écrasées 

sous mes doigts

Je me souviens du silence soudain au sommet seulement 

troublé par le souffle du vent

Je me souviens des ombres des arbres qui 

dansaient sur la neige

Je me souviens des cailloux blancs qui scintillaient comme 

des étoiles sur le sentier

Je me souviens du froid qui mordait mes 

oreilles et mes doigts

Je me souviens des petites cascades qui 

chantaient en contrebas

Je me souviens de la fatigue qui rend chaque pas 

plus lourd mais plus vivant

Je me souviens du parfum de l’herbe sèche et 

du thym sauvage

Je me souviens des traces d’animaux dans la boue : 

lièvre renard marmotte

Je me souviens de l’ombre du nuage qui passait 

sur la vallée

Je me souviens des rochers moussus qui accueillaient 

mes mains tremblantes

Je me souviens du froid du matin et de la brûlure 

du soleil à midi

Je me souviens des fleurs jaunes qui semblaient 

sourire au vent

Je me souviens de la vue de la vallée comme un tapis 

de vert et d’argent

Je me souviens du parfum du bois et de la résine 

chauffés par le soleil

Je me souviens des cailloux qui glissaient sous mes pieds et du 

rire nerveux que cela provoquait

Je me souviens du bruissement des ailes d’un corbeau 

dans le ciel

Je me souviens des nuages qui se reflétaient 

dans les lacs alpins

Je me souviens de l’écho de ma voix qui rebondissait 

contre les parois rocheuses

Je me souviens des pauses sur les rochers les jambes 

pendantes dans le vide

Je me souviens de l’or des feuilles de bouleau 

dans la lumière du soir

Je me souviens de la brume qui montait des vallons 

comme un rideau vivant

Je me souviens des racines qui surgissaient du sol et 

des mains qui les agrippaient

Je me souviens du goût de pain sec et de fromage 

sur un banc de pierre

Je me souviens du bruissement des herbes

hautes sous le vent

Je me souviens du frisson dans le dos quand un nuage 

d’insectes passait

Je me souviens des marmottes sifflant 

dans les pentes rocheuses

Je me souviens du ciel immense si vaste qu’il semblait

absorber le monde

Je me souviens du silence après la tempête, lorsque tout sentait 

la pluie et le renouveau

Je me souviens des ombres qui s’allongeaient 

au fil de la descente

Je me souviens de la chaleur du soleil sur mon visage 

fatigué et heureux







Je me souviens de Georges Perec 

une liste de souvenirs personnels et collectifs chacun commençant par 

Je me souviens… 

le texte ne suit pas d’intrigue 
mais évoque des détails du quotidien des objets des gestes et des lieux

Perec transforme ces souvenirs ordinaires en poésie montrant que chaque petite chose peut révéler un monde de mémoire et d’émotion

















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