vendredi, octobre 10, 2025

 la cible des ... comme

retrouver la musique lente et méditative de Proust 
sa syntaxe en volutes sa façon d’éclairer le monde par comparaisons infinies
voici  une liste de 24 énoncés chacun commençant par 

comme 



comme un parfum qui revient avant qu’on se souvienne 
d’où il vient

comme la lumière d’un après-midi d’enfance qu’on croit reconnaître 
sur un mur étranger

comme un mot ancien qui s’ouvre soudain dans la bouche
chargé d’un passé que l’on n’a pas vécu





























comme un pas dans le couloir d’une maison 
disparue

comme un verre d’eau qui garde le reflet d’un ciel 
que l’on ne regarde plus

comme le silence après le départ d’un être aimé
plus éloquent que la parole

comme un livre refermé dont une page continue à battre 
sous la couverture

comme une porte qui se souvient du geste de la main 
qui l’a ouverte

comme un rayon de soleil sur une nappe déposant un peu d’éternité 
sur la banalité du repas

comme le goût d’un fruit qui ramène tout un été 
dans la bouche

comme un visage entrevu dans un miroir de train 
et qu’on croit avoir aimé

comme le vent dans les rideaux  la respiration 
invisible du temps

comme la poussière sur un cadre, souvenir de ce qui 
n’est plus regardé

comme un nom prononcé par hasard et qui fait 
trembler le présent

comme une chambre d’hôtel où l’on croit avoir 
déjà dormi

comme une photographie effacée qui retient encore 
la chaleur d’un regard

comme une pluie qui tombe avec la même lenteur que 
le souvenir revient

comme le tic-tac d’une horloge qui continue 
sans témoin

comme la mer qui efface chaque empreinte sans jamais 
cesser de recommencer

comme un sourire entre deux 
absences

comme une lettre retrouvée dans un livre où l’on reconnaît 
l’écriture d’un autre soi

comme un parfum sur une écharpe oubliée prolongement 
d’un corps passé

comme une lampe qu’on éteint, laissant derrière elle 
un cercle de mémoire

comme un rêve dont on se réveille en ayant l’impression 
d’avoir vécu une autre vie




*



fragment continu 
entièrement dépouillé de ponctuation 

comme si 
la pensée se déployait en un flux de conscience pur 

de la continuité des instants

comme un parfum qui revient avant qu’on se souvienne d’où il vient comme la lumière d’un après-midi d’enfance qu’on croit reconnaître sur un mur étranger comme un mot ancien qui s’ouvre soudain dans la bouche chargé d’un passé que l’on n’a pas vécu comme un pas dans le couloir d’une maison disparue comme un verre d’eau qui garde le reflet d’un ciel qu’on ne regarde plus comme le silence après le départ d’un être aimé plus éloquent que la parole comme un livre refermé dont une page continue à battre sous la couverture comme une porte qui se souvient du geste de la main qui l’a ouverte comme un rayon de soleil sur une nappe déposant un peu d’éternité sur la banalité du repas comme le goût d’un fruit qui ramène tout un été dans la bouche comme un visage entrevu dans un miroir de train et qu’on croit avoir aimé comme le vent dans les rideaux respiration invisible du temps comme la poussière sur un cadre souvenir de ce qui n’est plus regardé comme un nom prononcé par hasard et qui fait trembler le présent comme une chambre d’hôtel où l’on croit avoir déjà dormi comme une photographie effacée qui retient encore la chaleur d’un regard comme une pluie qui tombe avec la même lenteur que le souvenir revient comme le tic-tac d’une horloge qui continue sans témoin comme la mer qui efface chaque empreinte sans jamais cesser de recommencer comme un sourire entre deux absences comme une lettre retrouvée dans un livre où l’on reconnaît l’écriture d’un autre soi comme un parfum sur une écharpe oubliée prolongement d’un corps passé comme une lampe qu’on éteint laissant derrière elle un cercle de mémoire comme un rêve dont on se réveille en ayant l’impression d’avoir vécu une autre vie comme si la mémoire respirait encore dans les objets muets comme le temps qui ne passe pas mais se replie en soi-même comme une pensée qui revient sans mot mais avec sa lumière comme une ombre qui sait mieux que nous où nous avons été comme un instant qui se reconnaît dans un autre à distance d’années comme si la vie au fond n’était qu’un seul souffle découpé en apparences comme la musique d’une phrase qu’on entend avant de la comprendre comme une larme suspendue au bord de l’éternité comme la vérité qui se dissimule sous le voile du familier comme un regard qui survit à son visage comme le passé tapi dans chaque geste du présent comme une fenêtre ouverte dans un rêve le réel entre timide comme un silence plus éloquent que mille souvenirs comme la beauté toujours au bord de se dissoudre dans la fatigue du monde comme si chaque seconde contenait toutes les autres en secret comme la trace d’un mot sur une page qu’on a voulu effacer comme la paix qui suit l’épuisement du désir comme un fil de lumière entre deux époques de soi comme une chambre vide qui continue à penser à celui qui y dormait comme le battement d’un cœur qui se souvient d’un autre cœur comme une main posée sur la vitre du temps comme la joie indissociable de sa disparition comme un miroir où ce n’est plus soi qu’on reconnaît mais le passage comme si à la fin rien n’avait eu lieu sinon le frémissement d’être





























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