le temps qu’on nous inflige
n’est pas celui que je vis
le leur est mesure et contrainte
horloge et échéance
il découpe le jour en parts égales
le mien est souffle
dilatation du présent respiration sans bord
je vis un temps qui s’ouvre
comme une clairière dans la durée
où rien ne presse
où tout advient à sa juste lenteur
choses à faire aujourd'hui
respirer plus lentement que le monde
écouter une pierre jusqu’à ce qu’elle parle
laisser le vent corriger une phrase
marcher sans but jusqu’à trouver le silence
regarder la lumière changer de ton sur un mur
oublier son nom pour mieux habiter le jour
rêver sans projet
attendre sans impatience
et ne rien faire
comme si tout était déjà fait
amen
mot de clôture et d’ouverture
non pas la fin mais le souffle qui s’accorde
le oui silencieux au réel
la paix qui suit la parole
et laisse place à l’infini

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