mardi, octobre 14, 2025



il arrive que la pensée avançant dans la clarté de ses raisons rencontre un mur  une ombre sans porte / c’est l’aporie /  ce lieu où le savoir s’interrompt où les mots se retournent sur eux-mêmes comme des oiseaux heurtant la vitre de l’invisible / Pourtant dans ce silence quelque chose s’éveille / Car l’aporie n’est pas le néant mais l’attente d’un sens plus profond / Elle ne ferme pas le passage / elle en dessine la limite / C’est là au bord de l’incompréhensible que la pensée devient humble et que l’homme apprend à écouter ce qui ne se dit pas encore / L’aporie est le moment pur où la raison se reconnaissant impuissante s’ouvre à la lumière d’un autre langage  celui du mystère





























chez Platon elle révèle l’ignorance nécessaire 
à toute recherche  

chez Kant elle montre les contradictions 
internes de la raison  

chez Derrida elle devient une ouverture paradoxale 
un lieu où l’impossible se pense encore 

en littérature elle traduit ce vertige du langage 
qui bute contre le silence

ainsi l’aporie n’est pas la fin du sens mais 
le seuil où la pensée recommence





on ne peut pas continuer on va continuer 
Samuel Beckett l'innommable 






























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