tout changer sans déborder
bouger les formes sans briser les contours
laisser le monde se transformer à l’intérieur de lui-mêmeque rien ne s’efface mais que tout se déplace
le mouvement
discret
d’une mue silencieuse
l'inflexion éternelle des moments
inflexion
le point où la ligne change d’allure
ni montée ni descente encore
un souffle imperceptible dans la courbe
le mouvement hésite puis se décide
la forme se redresse sans rompre
comme une pensée au seuil de sa mutation
l’équilibre entre le geste et sa limite
cet instant où l’élan s’arrête avant la rupture
la tension juste où naît la forme
ni excès ni retrait seulement la mesure
le corps sait avant la pensée
jusqu’où le mouvement peut aller sans se perdre
dans ce seuil fragile réside la beauté
est-ce un lac cette disponibilité de l’œil
surface offerte au passage des formes
où la lumière vient se poser sans effort
rien ne s’y retient tout s’y reflète
le regard devient eau immobile
prêt à accueillir ce qui vient
sans nommer ni juger
juste voir jusqu’à la transparence
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