lundi, octobre 13, 2025

un monologue intérieur 
où le poète mêle douleur lucidité et révélation 


j'ai reçu au cœur le coup de la grâce 


j’ai senti la lame entrer sans bruit
comme un secret qu’on m’aurait confié trop tard

elle a trouvé le cœur 
non pas pour le détruire mais pour l’éveiller

j’ai voulu crier
mais le cri s’est fait lumière puis silence

Ah je ne l’avais pas prévu 

















je croyais pouvoir marcher dans le monde sans être blessé 
aimer sans être traversé
rêver sans tomber

mais il fallait cela — 
ce coup 
ce feu
cette grâce  
pour que je découvre enfin 

le battement nu de mon âme


tout s’est arrêté un instant
 
comme suspendu entre deux souffles 

celui de la vie qui s’échappe et 

celui de l’éternité qui entre

dans ce bref éclat

j’ai compris que la douleur n’était pas l’ennemie

mais la clef

qu’il faut mourir un peu pour naître

à la beauté

qu’un cœur n’est vrai qu’à partir du moment 

où il saigne


alors j’ai laissé faire

j’ai offert ma blessure au vent à la nuit au silence

et dans la brûlure, 

j’ai entendu quelque chose de pur 

un mot sans nom 

une vérité sans forme 

que la grâce toujours frappe au moment 

où l’on croit être à l’abri




coup de grâce version nominale


Le feu dans le sang

L’éclair au cœur

La grâce soudaine impitoyable

Le monde en éclats de lumière

La chute magnifique

L’âme nue

Silence

Et puis rien

Que la beauté





























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