mardi, octobre 07, 2025

un poème est 
la manifestation corpusculaire 
de l’onde 
du livre

il surgit comme 
une condensation du flux invisible du langage
une particule de sens née de la vibration plus vaste du verbe 

le livre dans sa totalité est onde  

il déploie 
un champ de possibles
une résonance qui traverse les pages avant même qu’elles ne soient lues

le poème lui se cristallise 
il donne forme 
densité 
présence à cette oscillation du sens

il est le point 
où la vibration devient corps
où l’invisible prend un poids de réalité





























ainsi
écrire un poème c’est interrompre momentanément 
le flux infini du langage pour en capter 
une parcelle de lumière 

un quantum de signification

c’est observer 
le mouvement de la pensée comme on observe 
un photon
  
à la fois 
onde et particule 
mouvement et présence
passage et empreinte


et lorsque tu dis 
départ départ / dans l’affection et le bruit neuf 
c’est le moment où le poème quitte le champ du livre 
comme une onde quittant la source

ce départ n’est pas une fuite  c’est une propagation

l’affection
c’est la trace sensible 
laissée dans l’esprit du lecteur 
 
le bruit neuf
c’est le frémissement 
du monde après le passage du verbe

chaque poème 
en se détachant du livre recrée le monde à neuf 
il le fait vibrer autrement 
comme si 
l’univers venait d’être prononcé pour
la première fois







le poème est la condensation du souffle du livre 

une goutte de feu tombée d’une mer de silence

il éclot dans l’instant où le verbe se fait chair de lumière

chaque mot né du tremblement recrée le monde

départ départ  le poème s’arrache du livre

comme l’étincelle quitte la braise 

dans l’affection

dans le bruit neuf

l’univers recommence à parler





















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