jeudi, juillet 17, 2025

LA NÉCESSITÉ DE NOMMER LE GÉNOCIDE

dans ce contexte apocalyptique face à l’ampleur vertigineuse des destructions  plus de 42 000 bâtiments détruits ou endommagés selon les données satellitaires de l’ONU UNOSAT  32 hôpitaux visés ou anéantis d’après Médecins Sans Frontières  environ 400 écoles endommagées ou détruites laissant plus de 600 000 enfants sans accès à l’éducation 

le bilan humain est effroyable  plus de 15 000 enfants tués soit 44 % des victimes recensées parmi les quelque 57 000 personnes décédées depuis le début du conflit selon les chiffres croisés du ministère de la santé de Gaza et des agences internationales  

ces logiques d’effacement s’accompagnent d’un silence politique d’autant plus assourdissant qu’il est masqué par la rhétorique humanitaire ou l’abstention diplomatique 

les chiffres ne sont pas seulement des données  ils sont les traces d’un monde détruit d’une réalité que la langue officielle refuse de dire 

l’usage du mot génocide n’est ni une outrance militante ni une provocation rhétorique 

il s’agit d’un impératif éthique intellectuel et juridique 

ne pas nommer c’est consentir 





























ne pas nommer 
c’est effacer
 
et au moins à deux reprises  

d’abord les corps 

puis

le sens même 
de leur 
disparition





























l’accusation de génocide repose ici sur des critères définis dans la Convention des Nations Unies de 1948  volonté d’anéantir en tout ou en partie un groupe national ethnique ou religieux par des actes de meurtre de destruction des conditions de vie d’empêchement de reproduction  de transfert d’enfants etc. 

or ce ne sont pas les intentions seules qui qualifient juridiquement un génocide mais le caractère systématique et délibéré des actes

à Gaza ces éléments
sont présents documentés publics assumés


nommer le génocide 

c’est donc rétablir une ligne de discontinuité dans l’espace discursif et politique là où le langage tend à se neutraliser lui-même par euphémisation relativisme ou saturation 

c’est dire qu’il existe encore un seuil à ne pas franchir un interdit structurant pour toute éthique politique digne de ce nom

c’est refuser de laisser s’installer un régime d’indifférence absolue où l’extermination devient un bruit de fond une donnée parmi d’autres


nommer le génocide 

enfin ce n’est pas désigner un coupable abstrait mais désigner un processus historique et une logique d’État à l’œuvre au nom d’une souveraineté sacralisée au nom d’un mythe sécuritaire devenu absolu

c’est réinscrire la mémoire des événements dans un ordre symbolique clair qui redonne aux morts un nom une adresse une vérité

c’est comme le disait 
Robert Antelme 
affirmer 
que 



l’homme 
même au fond de sa déchéance imposée 
demeure l’homme
 
aucun appareil militaire 
aucun récit national 
ne peut révoquer 
cette part 
commune

















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