dimanche, juin 22, 2025

le système métaphysique de 
Spinoza appartient 
au type inauguré 
par 


Parménide

il n’y a qu’une seule substance

Dieu ou la nature 

rien de fini ne subsiste en soi 


les choses finies 
sont définies par leurs limites physiques ou logiques 
c’est-à-dire par ce qu’elles 
ne sont pas 

toute détermination est une négation 





























il ne peut y avoir 

qu’un seul Être qui soit entièrement positif 
il doit être absolument 
infini. 





ici, 
Spinoza 
est amené 
au panthéisme 
complet et
pur



***




Cantos du Traité théologico-politique

Dans le matin encore brumeux des écritures antiques

Spinoza avance calme

et touche du doigt les prophètes

Non pas des rois de la vérité

mais des hommes en proie aux images

où la voix de Dieu s’habille de songes

où la certitude est une braise qui chauffe le cœur

non une lumière géométrique




Il dit  

Nul peuple n’est élu pour l’éternité

seulement appelé un temps

à vivre sous une même tente politique



Les lois qu’on nomme divines ne sont que des chemins vers la justice

tandis que les rites lourds d’encens

ne sont que les coutures qui tiennent un peuple ensemble



La véritable piété est simple nue 

elle tient toute dans la justice et l’amour



Puis vient le livre 

la grande fresque de mots transmis de main en main

de siècle en siècle

où Moïse n’est plus le scribe unique

mais l’ombre noble d’une multitude d’auteurs

La Bible dit-il est un parchemin cousu

un fleuve formé de mille sources

les unes claires les autres troubles

et son autorité n’est pas celle du marbre

mais celle d’une mémoire humaine

fragile vibrante parfois fautive


Les miracles — oh, les miracles !

ces éclats qu’on croit venus d’un doigt céleste

Spinoza les rend à la nature

à son ordre immuable

à son rythme sans rupture



Rien ne rompt le fil de Dieu

car Dieu n’est rien d’autre que ce fil infini


Ce que l’on nomme miracle

n’est que l’ignorance surprise par la puissance du réel



La révélation elle-même

murmure-t-il

n’est pas une fenêtre ouverte sur l’absolu 

seulement un langage adressé aux imaginaires

adapté aux peuples aux temps

aux cœurs tremblants



Ainsi la raison demeure reine dans son royaume

incorruptible droite

et aucune écriture ne peut enchaîner sa marche



De la foi et de la raison

il trace deux lignes parallèles 

l’une cherche l’obéissance juste

l’autre la vérité nue


Et lorsque leurs domaines se chevauchent

la confusion engendre la tyrannie



Il faut donc pour que l’esprit respire

que la philosophie s’exprime sans crainte

que la foi se tienne à son propre office

douce gardienne des humbles


Vient alors le cœur politique 

ce moment où l’homme

animal de puissance

sort des ténèbres naturelles pour construire la cité



Chacun apporte sa force

comme on jette des pierres pour bâtir un rempart commun


Le droit naît de cette puissance rassemblée

et l’État pour durer

doit gouverner les actes

non les consciences


L’ancien Israël apparaît comme un mirage d’histoire

une théocratie fragile où la liberté brillait par instants

où le pouvoir était une balance délicate

toujours prête à rompre


Puis les régimes se succèdent

monarchie aux ailes lourdes

aristocratie aux mains froides 

tous vacillent si la liberté manque



Enfin se lève la voix du chapitre ultime

comme un vent clair dans la gorge du monde 

L’homme est né pour penser


On peut lui prendre sa maison sa vigne son manteau

mais jamais son jugement intime



Et c’est dans la démocratie

ce partage vivant du pouvoir

que l’esprit respire le plus large

que la parole s’élève sans trembler

que la paix naît de la clarté

et non de la peur



Ainsi s’achève le cantos de Spinoza 

un chant pour ceux qui cherchent la liberté

non dans les éclairs du ciel

mais dans la force tranquille de l’intelligence humaine

dans la lumière égale de la nature

et dans la cité où l’on peut enfin

penser sans se cacher


























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