vendredi, juin 13, 2025

dans 
la version rapportée 
par 

Platon 

Gygès 


était un simple berger de Lydie qui faisait paître son troupeau quand un affaissement de terrain se forma après un violent orage 

il s'y aventura et découvrit un énorme cheval d'airain dans les flancs duquel étaient pratiquées des portes

après avoir ouvert ces portes Gygès aperçut à l'intérieur du cheval le squelette d'un géant portant au doigt une bague d'or nommée depuis

 

Anneau de Gygès
















il prit cet anneau se le passa au doigt et sans dire un mot de son aventure il alla rejoindre les autres bergers du voisinage 

il remarqua alors que chaque fois qu'il tournait sa bague vers l'intérieur il devenait invisible pour tous tout en gardant la faculté de voir et d'entendre ce qui se passait autour de lui 

dès qu'il retournait la bague dans l'autre sens il redevenait visible 

après avoir confirmé les pouvoirs de son anneau par plusieurs expériences il se rendit au palais et séduisit la reine

il complota avec elle la mort du roi le tua et s'empara du trône







l'allégorie de l'anneau de Gygès 

permet au frère de Platon de soulever la question suivante  

est-ce qu'être
un homme juste
ce n’est pas en réalité être assez naïf 
pour respecter les lois et la morale même si cela peut être 
désavantageux 

in fine 
n'agissons-nous de manière juste 
que parce que nous avons peur de la répression pénale 

si oui alors
chacun agirait comme Gygès 
une fois l'anneau 
obtenu


plus largement 
l'allégorie permet de débattre 
sur les motivations de la moralité chez l'humain  

résulte-t-elle seulement 
d'une convention sociale et arbitraire 

ou bien 

d'une pure idée morale 
qui dispose toujours déjà les humains à la justice 



Jean-Jacques Rousseau 

aborde directement la question dans 

Les Rêveries du promeneur solitaire.

dans sa sixième promenade il soutient que la scission entre l'être et le paraître en société l'a contraint à ne pas pouvoir toujours agir vertueusement en société 

or devenir invisible lui aurait permis d'agir mieux. 

Ainsi dit-il 

je me suis souvent demandé 
dans mes châteaux en Espagne 
quel usage j’aurais fait de cet anneau 

il considère qu'armé de l'anneau il ne ferait que le bien, et serait vertueux 

il craint toutefois de tomber dans le piège du voyeurisme. 

il conclut que  

tout bien considéré
je crois que je ferai mieux de jeter mon anneau magique 
avant qu’il m’ait fait faire 
quelque sottise 






dans ses Éléments de philosophie Alain revient sur le mythe de l'anneau de Gygès pour en tirer des conclusions au sujet de la vérité contenue dans les contes 

il écrit que 

penser c'est faire attention à la pensée d'autrui  c'est la reconnaître et vouloir s'y reconnaître Se dire qu'après tout ils ne sont pas si sots et qu'il y a toujours quelque vérité à prendre dans les contes de bonne femme comme ce conte de Gygès le fait voir 
















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