jeudi, juin 19, 2025

là où 

il n’y avait eu rien 


l’absence de tous et de quelqu’un 


il y avait 

de nouveau quelque chose 


quelque chose d’intensément lumineux 

mais de révolu 

de lointain 

d’oublié















 


pas pour autant perdu 

pas encore perdu 


rappel 

à l’ordre 

à la vie

à la naissance 


sous la forme d’un deuil

d’un presque deuil



*




pour 
Jean-Marc Sourdillon 
la vie demande 

à sans cesse renaître
à dire                                          

mords dans le citron vert 


c’est tout à coup 

une secousse dans ton paysage de silence


un éclat acide 

dans le souffle lent de la montagne


un geste de réveil 

de lucidité presque une morsure du réel



c’est le moment 
où la pensée se réveille à elle-même par le choc du goût


où la douceur contemplative 
se fend pour laisser passer une lumière plus vive



mord dans le citron vert


le jour s’y contracte

une brûlure claire traverse la bouche
le sang se souvient d’être vivant

la langue s’aiguise sur l’acidité du monde


tout devient précis


chaque pierre chaque souffle
porte son nom exact

le froid s’ouvre
le cœur revient à lui
comme un fruit qu’on presse dans la lumière





ici 
le citron vert 
n’est pas seulement 
une image gustative il est 
l’épreuve du réel le moment où 
le corps et la pensée 
coïncident











 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire