pour les éveillés le monde est
un et commun
mais chacun
de ceux qui dorment
s'en détourne vers son monde propre
le poète s’appuie
durant le temps de sa vie à quelque
arbre
ou mer
ou talus
ou nuage d’une certaine teinte
un moment
si la circonstance le veut
il n’est pas soudé à l’égarement d’autrui
son amour
son saisir
son bonheur
ont leur équivalent dans tous les lieux
où il n’est pas allé
où jamais il n’ira
chez les étrangers qu’il ne connaîtra pas
lorsqu’on élève la voix devant lui
qu’on le presse d’accepter des égards qui retiennent
si l’on invoque à son propos les astres
il répond qu’il est du pays d’à côté
du ciel qui vient d’être englouti
le poète vivifie puis court au dénouement
au soir
malgré sur sa joue plusieurs fossettes d’apprenti
c’est un passant courtois
qui brusque les adieux
pour être là quand
le pain sort du four
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