jeudi, mai 15, 2025

pour les éveillés le monde est 
un et commun

mais chacun 
de ceux qui dorment 
s'en détourne vers son monde propre


le poète s’appuie


durant le temps de sa vie à quelque 

arbre 

ou mer 

ou talus 

ou nuage d’une certaine teinte 

un moment 

si la circonstance le veut


















il n’est pas soudé à l’égarement d’autrui 
















son amour 
son saisir
son bonheur 

ont leur équivalent dans tous les lieux 
où il n’est pas allé 
où jamais il n’ira 
chez les étrangers qu’il ne connaîtra pas 

lorsqu’on élève la voix devant lui 

qu’on le presse d’accepter des égards qui retiennent

si l’on invoque à son propos les astres 

il répond qu’il est du pays d’à côté 

du ciel qui vient d’être englouti

 

le poète vivifie puis court au dénouement

au soir

malgré sur sa joue plusieurs fossettes d’apprenti 

c’est un passant courtois 

qui brusque les adieux 

pour être là quand 

le pain sort du four
















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