lundi, avril 21, 2025

combien 
j’aurai épié 

le flamboiement de la vie

ses tressaillements rouges et noirs les bruits qui parcourent la terre en cascades soupirs de jade rires en fleurs roulements de cris et de rocs 

j’aurai palpité
 
à tous vents tout ciel 
devant une motte de terre 
comme devant les gouttes de la pluie 

dès le jour levé la lumière à travers les rideaux montait ses couleurs d’angoisse elles se répandaient noires-rouges sur le mur le plafond dans les coins encore sombres 

mais derrière les paupières baissées que je pressais de mes poings fermés des étincelles éclataient et une fièvre une crispation me dressaient 

c’est en gerbes alors que la lumière s’enlaçait aux longues tresses d’oiseaux et de fleurs de ma chambre et que mon cœur à l’affût tremblait de désir 
















j’aurai aimé 

jusqu’aux grouillement 
des vertiges aux douleurs perçantes 
et  qui sait   

dans la vieille maison 
tout au bout de ses interminables 
couloirs de peur jusqu’au regard de ma mort  

Gina Labin-Bénichou  

Le Soliloque ou la mémoire 
José Corti 
1973

















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