toutes ces ombres
tous ces sifflements et ces trilles
toute cette vraisemblance
c’est
comme
la brume
comme la fumée
transparent et fuyant
ce sentiment de fausseté que j’ai en écrivant pourrait être représenté par cette image : quelqu’un attendrait devant deux trous creusés dans le sol une apparition qui ne doit surgir que de côté droit
mais alors que justement ce trou-là reste obstrué par une paroi assez opaque une apparition après l’autre sort du côté gauche cherche à attirer le regard sur soi et finit par y parvenir sans effort grâce à une ampleur croissante, qui finit même par recouvrir la bonne ouverture quel que soit le moyen de défense pour empêcher cela Mais voilà si on ne veut pas quitter cette place
et cela on ne le veut à aucun prix
on doit s’accommoder de ces apparitions qui pourtant en raison de leur fugacité
leur force s’épuise dans le fait même d’apparaître
ne peuvent suffire mais quand par faiblesse elles s’arrêtent on les disperse vers le haut et dans toutes les directions juste pour en susciter d’autres parce que leur vision prolongée vous est insupportable et aussi parce que l’espoir subsiste qu’après épuisement des fausses apparitions les vraies pourront enfin surgir
de l'autre
côté
de la page
l'ombre
du
poème
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