lundi, décembre 30, 2024

reconnaître 
la beauté du Cosmos 

induit la volonté d’en participer 
et permet la puissance de la joie créative 


Spinoza 
Nietzsche 
Debord


le monde n'est jamais monde qu'en cet instant



je marche sans but 

pour le plaisir du mouvement 
pour l’espace qui s’ouvre sous mes pieds 

la marche n’a pas besoin de raison 
c’est une fin en soi 

je suis celui qui marche 




























et dans la marche 
il n’y a que le fait de marcher
pas de destination 

la marche est le chemin et le chemin est la marche 

chaque pas est identique et différent 
chaque pas est neuf et ancien
chaque pas répète le pas précédant mais 
chaque pas reste unique 
un passage
un monde







l’individu communauté connait la beauté du Cosmos comme le partage et expérimente le sentiment de déploiement de la temporalité immobile

mythe de Sisyphe 
ralentissement 
éternel retour






















je suis celui qui marche sans penser 
je marche et je deviens la marche
mon corps suit le mouvement
les pieds se posent sans que j’y pense 
les jambes avancent sans réflexion

la marche est l’absence de pensée
c’est être là sans y être
c’est être ailleurs en étant ici 




la beauté du monde est sacrée 

c’est cette sacralité qui s’exprime dans les sentiments 
d’appartenance à l’Être





je suis celui qui marche et qui pense sans penser 
qui pense par les pieds
par les jambes
qui pense par le corps en mouvement 



quand je marche 
je suis dans le rythme 
dans le battement
dans la répétition 



la marche est un poème sans mots
une mélodie sans son
un rythme sans mesure

je suis le marcheur
le pas après le pas 
le pied devant le pied 
la mesure de la marche est le battement des pieds sur le sol


 
la marche est un passage 
chaque pas est une ligne du poème
une phrase qui s’écrit et s’efface aussitôt 
chaque pas est un mot qui se dit sans voix 



je marche et le chemin devient le texte 
et la marche devient l’écriture



quand 
je marche 
je vais quelque part sans y aller 
le quelque part est à chaque pas 
le quelque part se déroule sous moi 

la marche est 
une écriture continue 
une écriture sans fin 
une écriture de l’instant qui s’efface dans l’instant 

je marche et je marche encore 

c’est toujours 
le même mouvement 
le même rythme 

pourtant chaque pas est une nouvelle ligne 
chaque pas est un nouveau début 
le même début qui recommence





























ce jour avec sa netteté de date et son identité
le bonheur serait un mot
articulable


tel quel


être léger 

comme l’oiseau et non 

comme la plume


errer davantage  
ajouter le dépaysement  
la rupture de toutes les attaches 
 
ou quoi 




























 
être sans argent 
dans un pays que je ne connais pas 

peut-être 




les êtres 
n’ont pas de valeur autre que de participer à 
l’Être



la possibilité de nouveauté est immense


















le temps de la beauté du vivant 

ni linéaire     ref Ulysse 
ni cyclique   ref Sisyphe
 

il est déployé