samedi, septembre 14, 2024


de mémoire j’aurais voulu être plus précis


le sujet du livre se détachait de moi 

j’étais libre de m’y appliquer ou non 

aussitôt 


je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité douce et reposante pour mes yeux mais peut-être plus encore pour mon esprit à qui elle apparaissait comme une chose sans cause incompréhensible comme une chose vraiment obscure


















une obscurité douce et reposante

une chose sans cause

une chose vraiment obscure 



je ne voudrais pas 
me faire passer pour quelqu’un qui raisonne 
clairement 

















une île

une île


si celui ou celle

qui aime

tombe

sur une route

sur une île

en volcan à pic

sur la mer

















où le sable brûle

et l’eau

sort de terre

en source chaude


sa blessure se brûle

et ne cesse plus 


il  ou elle

a sur la cheville

un lieu du corps

ouvert


qui bouillonne et fait mal

c’est par là que la vie

est visible et brûle

fenêtre sur le corps


vaste espace animé deviné

intérieurement 

rouge


ceux qui ne sont pas dans l’amour

soignent leurs blessures

par onguents par lotions

en pansements qui les rassurent


ceux qui aiment

ne soignent rien

regardent


écoutent battre le sang

qui vient du fond

attendent


la douleur inconnue

volant

sur la montagne


ils ont

un corps orienté qui s’avance


calmement et prenant toute la place

sur la pente

















qu’est-ce qui fait que l’instant est l’instant 

est-ce ceci
qu’il se dresse brutalement
et dit 

je suis l’instant 


il le dit 
sans le dire 

pas d’excès dans la voix 
à peine une voix
 
une petite voix 


mais c’est lui on le sait

à quoi le sait-on 

















peut-être à ceci précisément
qu’il affirme avec
douceur 



je suis
donc tu es
tu es tu as été tu seras