vendredi, août 16, 2024



trouble 
mental engendrant 
un délire et des réactions 
d'agressivité


méfiance excessive 
à l'égard de menaces réelles ou imaginaires


un peu de paranoïa rend souvent lucide 


*

















elle croyait avoir appris 
la patience

elle avait seulement perdu 
l'impatience

elle n'avait plus ni l'une 
ni l'autre

elle n'avait que leur 
manque 

d'où 

elle imaginait pouvoir tirer 
une force


sans patience sans impatience 
ne consentant ni ne refusant
abandonnée sans abandon 
se mouvant dans l'immobilité

avec quelle mélancolie mais quelle calme certitude 
elle sentait qu'elle ne pourrait 
plus jamais dire

je




ce qu'elle écrit a le rare avantage 
de pouvoir avancer 
dans toutes les 
directions













chaque jour je veux que vole mon cerf-volant

vent qui souffle sur la mer
vague de la mer
mugissement de la mer
taureau
oiseau de proie
falaise
rayon de soleil
sanglier 
lac dans la plaine

le présent est une perpétuelle élégie
 
parole de science
épée aiguë
dieu qui donne feu à la tête
lumière entre les montagnes
les âges de la lune
le coucher du soleil
merle noir
buisson

acte de langage pour un monde mourant 















je suis 

un incident piégé dans une description épaisse 

l'outre-tombe du papier























le grand jour et les ténèbres

l’apparent et le caché 

le manifeste et le non manifeste 


voilà tout l’art



tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort le réel et l’imaginaire le passé et le futur le communicable et l’incommunicable le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement

l'esprit qui observe 
l'apparition et la disparition 
la vie et la mort
l'impermanence du monde
cet esprit-là est l'esprit d'éveil



si 
on comprend 
mujo 

l'esprit s'approfondit


éteindre 

le feu qui brûle sur ma tête ici et maintenant 

immédiatement


l'ici et maintenant doit-être 

complet 

parachevé











l’important c’est le titre

et ensuite 

la première phrase










le pur espace et la saison 


je marche sur un chemin qui ne mène à rien 

sauf à des clairières 

imprévues


















je ne pense pas que la vie se réduise à la mise en corps


je cherche midi

aphorismes et pensées choisies


tout le monde parle personne n’écoute 



c’est toujours intéressant de voir quelqu’un penser 

ça pense peu en général 

ou alors les gens récitent des pensées 

mais ce n’est pas la même chose 



















grand beau temps 

le Tremble  du Parc est parcouru par le vent 


rose tulipe et pivoine 

sont 

sans pourquoi






















j' apprends le long silence et personne ne doit me voir au fond

non parce que mon eau est trouble et mon visage fermé

mais parce que mon fond est trop profond 


raisonnez 
mais n’oubliez pas de résonner 

sans quoi votre raisonnement sonnera creux un jour ou l’autre 
l’entendement est à ce prix

















on ne se choque pas 
on ne cravache pas
on ne crie pas 
on ne censure  pas 
on passe





ils ne comprennent pas comment 

ce qui s’oppose à soi-même s’accorde avec soi 

 

ajustement par action de sens contraire 

comme de l’arc et la lyre