samedi, juin 01, 2024

le mot

vent

fraîcheur inespérée


amanite bondissante

le sous bois exulte entre ses lamelles

traité du mycologue


prendre langue à plusieurs

pluie par rebond


pourpre le haut dialogue de la digitale
























sentier au goût de pomme acide


l'incompréhensible querelle des oiseaux


coup de vent l'apparence du jeté là


poignante provision cet épi de blé ramassé en hiver


puits profond  le peu que je remonte étanche la corde


hermine rêve de neige dans les nuits blanches


effraction silencieuse dans l'espace mental




un mot pour une chose

un mot pour un mot


denrées de première nécessité



il fallait 

écrire cela sans hâte et pourtant 

au tout dernier 

moment 
















 




 

01.06.2024

15

6

goutte froide  sur le Sud-Est de la France 

autour 
de ma bouche un air 
de neige












les éclaircies 

sont assez larges en matinée 

dans les plaines 


notamment vers 

les Alpes internes


sur les reliefs 

le temps est plus nuageux


mes prévisions météo 

sauront vous guider au sommet 





entre 

le temps et le corps

je regarde la poésie



le sol est une phrase et je vais vers la mer


























dans la nuit

les ombres des silhouettes se projettent sur

une rangée d’arbres aux troncs fins 

à l’écorce noueuse


brûlure mentale

tout le reste est paisible


qu'il ne soit question de rien 

jamais pour 

personne




























une pensée 

ouvre la vue

la densité du lieu grandit


un air de neige


recouvrir 

ses ongles avec 

des pétales 

de fleurs

















la nudité 

est

une histoire


le silence est un point d'appui






















intertextualité aléatoire


allusions nouées par le lecteur en toute indépendance de l'auteur


la lecture 


un jeu de passe-passe

dans la disposition et le nombre



je change de jour

les marges s'ajustent au hasard

les lattes oscillent dans les transferts


une force passe de main en main


le malheur est comme une ombre 

d’un coup d’éponge humide

le bonheur en efface 

le dessin




chambre bleue

de l’hôtel 

du Grand Miroir

dans la rue 

de la Montagne





















je vais essayer de rassembler progressivement
 

tout ce qu’il y a de douteux en moi 
plus tard ce qui est plausible
ensuite le possible 
etc 

il y a 
sans doute en moi 
un désir avide de livres 

non pas en fait les posséder ou les lire 
mais bien plutôt les voir
 
me convaincre de leur  existence dans la vitrine 
d’un libraire 




































s’il y a 
quelque part plusieurs exemplaires 
du même livre 
chacun d’entre eux me réjouit 

c’est 
comme si 
ce désir provenait de l’estomac

comme si 
c’était un appétit qui s’égare

les livres 
que je possède me réjouissent moi
par contre les livres de mes sœurs me font bien plaisir

le besoin de les posséder 
est incomparablement plus faible
il manque presque






































 


comme je t’aime 


et

 je t’aime 

donc toi 

la récalcitrante


comme la mer 

aime

 

un minuscule galet 

de son fond























c’est exactement ainsi 

que mon amour te recouvre 

et que chez toi je vois 

de nouveau 

le galet 

si les cieux le permettent




il n’y a 

qu’une seule chose 

Milena 

que je ne peux supporter sans ton aide explicite 


la  peur 


pour cela 

je suis bien trop faible 

je ne peux même pas regarder 

cette monstruosité en entier   elle m’emporte

















comment parler 

une autre langue sans l’apprendre

sans passer par la besogne et donc

sans la besogner

cette autre langue

mais plutôt 


le rêve serait

une transmission instantanée

par les ondes   quelque chose d’aérien

un enlèvement

un rapt






















Houser

déplacer un peu le temps




déplace sans dépasser

déplace pour placer autrement ailleurs de manière oblique quelque chose qui contraint et libère tout à la fois  le temps dont on se souvient qu’on oublie qu’on sélectionne qu’on tord pour le réinventer