Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, avril 29, 2024
chaque année
la population américaine
dépense plus d’argent en régimes
qu’il n’en faudrait pour nourrir
tous les gens qui ont faim dans le reste du monde
l’obésité est une double victoire pour le consumérisme
au lieu de manger peu
ce qui provoquerait
une récession économique
les gens mangent trop puis
achètent des produits diététiques
contribuant ainsi doublement
à la croissance
économique
ce n’est pas l’écriture
qui inventa
la gomme mais
la gomme qui inventa l’écriture afin d’obéir
à l’entropie
le rectangle
de la gomme est un cercueil
dans lequel nous allongeons le cadavre
des vocables qui furent, éphémèrement, le reflet
de notre pensée
dont nous ne pûmes assumer
la continuité
jamais encore chose pareille n'était arrivée
je ne peux plus penser à rien
loin de la présence
pire perte
je vivais dans la captivité
je
ne suis
ni savant
ni ignorant
folie du jour
un récit
non
pas de récit
plus jamais
une voix venue d'ailleurs
le désastre ruine tout en laissant tout en l'état
ce qui reste à dire
solitude qui rayonne
vide du ciel
mort différée
désastre
ceci posé
je suis très détaché
limite flottant au gré de ce qui arrive
la neige tombe
et personne ne passe
sur le chemin
ne suis-je pas
ce chemin sans traces
depuis la révolution cognitive
les sapiens ont donc vécu dans
une double réalité
d’un côté
la réalité objective des rivières
des arbres et des lions
de l’autre
la réalité imaginaire
des dieux
des nations et des sociétés
au fil du temps
la réalité imaginaire
est devenue toujours plus puissante
au point que de nos jours
la survie même des rivières
des arbres et des lions
dépend de la grâce des entités imaginaires
comme le Dieu Tout Puissant
les États Unis ou
Google
s’étrangler
rabougrir une voix
avaler mourante la langue
abolir le bruit
s’endormir
se raser
rire aux anges
une fois
sur le minuit lugubre
pendant que je méditais faible et fatigué
sur maint précieux et curieux volume
d’une
doctrine oubliée ....
tout ce qui se meut se meut
pour atteindre ce qu’il n’a pas
être convié à représenter
le jade
de l’espoir ou
de l’exil
tu ne sais rien ....
de la nuit rien
de ce tourment qui m’épuise comme la poésie
de ces mille crépuscules
de ces mille miroirs qui me précipitent
dans l’abîme