samedi, février 24, 2024


les premiers égaux furent 
les loups et 
les morts


ces meutes 
dont chacune semblait être 
une duplication de l’autre accomplirent 
un pas décisif vers l’abstraction 
à partir de là 

le sceau 
de l’identité s’imprima sur le monde 
































ce fut leur étendard invisible 

sa domination se révélait dans 

une figure multiple

 errante

omniprésente


le premier 
artifice qui permit de rompre avec 
la continuité animale 
fut 

le masque 
le travestissement



cette meute de loups qui rôdait à travers la forêt était composée des premiers hommes des premiers qui se sentirent si irréparablement hommes qu’ils voulurent se camoufler en loups 

quand l’homme ne fut plus qu’homme un ultime rideau pouvait le soustraire au monde : un petit masque de soie ou de velours qui laissait la bouche découverte 

en français, cela s’appelle un loup  

parce que certains loups portent déjà dessiné sur leur museau un masque comme s’ils invitaient l’homme à les imiter en se masquant en loup














 


tous 
les hommes 
sont 

dans le ravissement les entrailles sont 

dans les délices les cœurs 

dans la joie 


tous 
rendent gloire 
à 

ses bontés

sa tendresse environne les cœurs  grand est 

son amour dans toutes les entrailles

































le soleil 

fait 
sa révolution selon ses plans
ainsi que 

le vent 
le fleuve
les fluides
le bois des plantes vivantes et tous
les végétaux






Osiris dans toutes ses demeures
Osiris dans sa demeure de la région du Midi 
Osiris dans sa station de la région du Nord 
Osiris dans le lieu où il aime à se trouver
Osiris dans tous ses portiques
Osiris dans toutes ses créations
Osiris dans tout ce qui le concerne 

Osiris sous tous ses noms
Osiris avec toutes ses couronnes


*


la question 
du bord

de la limite… et puis 
de la surface que propose une langue   les espèces 
de crevasses
d’accidents
de perturbations qui ont l’air 
d’agiter cette surface 
de façon à peine perceptible 

 

j’aime cette résistance ....



l’infiltration 

d’une syntaxe 
d’une phrase 
d’un vocabulaire 
d’une pensée ....




ta sève n’était qu’impatience

a murmuré le vent
à l’écoute 
de cet instant
de pure adolescence

soudain
 
l’animal jaillit
le cheval hennit
 
le temps tremble …





























 






les paroles dit artaud sont 

un limon 
qu’on n’éclaire pas 
du côté de l’être mais du côté 
de son agonie 























et encore on ne reproche pas à un écrivain un mot obscène parce qu’obscène on le lui reproche s’il est gratuit je veux dire plat et sans gris-gris et encore je ne supporterai pas éternellement que la sexualité universelle me carapace et me draine de la tête aux pieds voilà c’est tout à fait clair maintenant aucun vagin cuit recousu aucune fesse entrecul ne pourra barrer nos naissances donc elle dit la vie est castrante la mort décastrante formules condensées 




le rythme 
pense tout seul 
souffrance et encore 
souffrance











Les cheveux du soleil sont nos mains aussi


L’écriture pompiérise tout signe alarme continue


Lettre à tous les mondes


Vous êtes tous des cons 


ou bien vous êtes pas défoncés ou vous flippez comme des cons 


parce que c’est ici une planète de cons 

qu’on comprendra jamais et on y comprend rien à rien


Est-elle femme ou démon


Est-ce démon ou femme 

le suicide développement philosophiquement jamais étudié 


pensez à dialoguer en vue de synthèses perspective vraie ou fausse 

ce que la parole avec la pensée 

n’a rien à voir avec notre organisme 

d’aucun autre fonctionnement de notre connaissance 


La parole est une hystérie 

qui relève de la frustration qui par ailleurs la compense


Vous êtes si loin
 

Soyez sage 

planant  

à bientôt 

l’herbe est dans le tiroir  

il faut que vous sachiez rude- ment bien ce qu’il va advenir de vous 

pour que vous soyez si peu sûr de vous 

?



On lui avait demandé 

d’ajourner la totalité des routines des postiers 

on a vu qu’il était à l’acid 

on le lui demandait 

il prenait des mines effrayées et grotesques mais 

il se dédoublait de son bourreau lentement 

la persévérance lui a appris à s’interdire 

de faire des fautes d’orthographe  

on l’a vu se dire qu’il allait beugler 

il a pris son pied à la lettre



biologie

le pays où tout est permis