vendredi, février 02, 2024


Bien sûr que c'est reparti 


0:04

Bien sûr qu'il y a le voisin qui gueule 

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Et les enfants qui demandent  pourquoi 

0:11

Bien sûr le métro est aveugle

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et nos amours qui ronflent parfois

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Bien sûr
















0:20

la gueule devant la glace

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On n'a plus le même corps qu'autrefois

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bien sûr les choses lentement

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deviennent poussières 

poussières dorées

poussières belles.

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Bien sûr nos trains-trains

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n'ont pas tous pris le même wagon

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Bien sûr on avance même si c'est à reculons

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Bien sûr

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dans un désert du Sud

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des hommes et des femmes attendent en croix

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Marchandises...

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Devenus marchandises...

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Entre Libye et Mauritanie Aujourd'hui Là 

Près de toi

1:03

Mais tu te sens un peu merdeux

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Un peu inutile, un peu quotidien un peu 35 heures 

un peu week-end un peu 

et toi t'as fait quoi 

1:11

Et toi t'as fait quoi et moi j'ai fait quoi... Moi 

1:14

Moi j'ai rêvé moi j'ai ri moi j'ai pleuré

moi j'ai vieilli

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Moi j'ai crié contre un ami

1:21

moi j'ai dansé avec des cons

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dont moi sûrement sans doutes

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Et pourtant...

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Là-bas là-haut...

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Là-haut rien ne se passait mais où tout se passe comme souvent 

dans les interstices du monde.

1:39

Dans les Alpes

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des hommes et des femmes...

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ont arrêté ce train-train quotidien 

Névache à la Roya.

1:47

Des enfants qui passaient sans chaussettes 

allant de nulle part à nulle part sans destin sans espoir

1:53

On leur a ouvert Le maire de Névache

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solidarité montagnarde ça s'appelle  C'est beau comme mot 

1:59

Il a dit  bah vous êtes là bah restez dormir 

2:03

Pas militant pas combattant  Juste quotidien

2:07

Des quotidiens qui changent tout

c'est à Névache !

2:10

Au-dessus du Briançonnet

Allez-y !


Edouard Baer















remember  souviens-toi  prodigue


esto memoré

équivalent anglais et latin de souviens-toi

spleen et idéal


mon gosier de métal parle toutes les langues




















la bonté n’est qu’un chemin parmi beaucoup d’autres Mais elle mène certainement à Dieu Car pour elle tout devient chemin  en elle toute notre vie perd tout ce qui n’était que vivant  en elle l’inhumain de l’œuvre accède à la plus haute humanité son mépris de l’immédiateté au vrai contact avec l’essence


















le temps est tout 

l'homme n'est plus rien 

 

il est tout au plus la carcasse du temps


il n'y est plus question de la qualité


la quantité seule décide de tout   heure par heure journée par journée 


le temps perd ainsi son caractère qualitatif 

changeant

fluide 






















il se fige en 

un continuum exactement délimité 

quantitativement mesurable en 

un espace


*


entendre l'eau 

tomber sur l'eau


trouer la peau de la rivière se 

mêler à l'eau de la terre


eau rêveuse 

eau dormante

eau cachée

eau souterraine 

eau douce


je veux l'eau 


sur les toits 

sur les tuiles roulant ruisselant 

sur le chapeau de terre cuite de la maison

je quitte le monde en restant dans ce monde


je vais

je sais pouvoir

j'y vais

je recours aux forêts






















le monde 
d’avant-hier c’est celui 
d’aujourd’hui ce sera aussi celui 
de 
demain 



dégradation
dépravation

altération
corruption
vice




































les intrigues politiques 
les calamités de la guerre
les jeux de pouvoir
la stratégie cynique des puissants 
l’enchaînement des trahisons
la complicité de la plupart des philosophes
les gens de Dieu qui se révèlent gens du Diable 
la mécanique des passions tristes 
envie jalousie 
haine colère animosité vengeance  
ressentiment… 
le triomphe de l’injustice 
le règne de la critique médiocre
la domination des renégats
le sang
les crimes 
le meurtre…







le repli sur son âme consiste à retrouver le sens de la terre autrement dit se réconcilier avec l’essentiel : le mouvement des astres la logique de la course des planètes la coïncidence avec les éléments le rythme des saisons qui apprennent à bien mourir l’inscription de son destin dans la nécessité de la nature

fatigué des misères de ce temps qui sont les ancestrales souffrances du monde  il faut planter un chêne le regarder pousser débiter ses planches les voir sécher et s’en faire un cercueil dans lequel on ira prendre sa place dans la terre c’est-à-dire dans le cosmos



Démocrite 

fut dans la Grèce antique 

un philosophe matérialiste fêté

qui parcourut 

le monde


lors de son périple jusqu’en Inde

il a constaté la vilenie des hommes

à la suite de quoi il fit construire 

une petite cabane au fond de son jardin pour y finir en sage 

le restant de ses jours 





il nomme tentation 

de 

Démocrite et recours aux forêts ce mouvement 

de repli sur son âme 

dans un monde 

détestable