l'oeuvre d'art existe moins comme objet que par 

les copies

les interprétations 

les rivalités 

les transformations qu'elle suscite  

c'est-à-dire par ses spectres

en bénéficiant 

d'une accélération 

du temps 

dans les ouvertures temporelles nous pourrions aller chercher 

les solutions à nos problèmes et les mettre 

dans notre présent

immédiatement 

en ne renvoyant qu'à sa propre écriture 

tout en se consumant 

dans la lecture d'autres textes 

l'opération textuelle 

met en question 

l'unité du livre

le temps n'existe pas et pourtant il fait beau

ni obscurité

ni lumière

rien que le tourbillon de l’éphémère

ni très malin 

ni complètement idiot 

l’indolent jeu du temps

regard épuisé par le jour

coule-moi dans le marbre noir

sur la voie de l’attente

unique ombre 

l’angoisse

comment prévoir les effets d’un écrit 

s’il fut gravé dans une pierre gisant face contre terre dans un rivage désert ou s’il  repose sous les tambours et les foulées des masses conquérantes  il nous révélera peut-être après plusieurs siècles certain secret des empires lointains ce monde étant 

une voûte énorme où se renvoient les échos

chemins qui souvent n'ont

devant eux rien d'autre en face

que le pur espace

et la saison

dans la lumière neuve flotte comme une peau 

la beauté

la beauté absolue

quelle que fût l'heure du jour

aussi bien dans les vents du matin

que sous le soleil à midi

l’histoire 

que je voudrais raconter 

ou réciter  

c’est peut-être malheureusement 

une sorte de mythe 

est 

donc celle 

d’

un renoncement 

renoncer  

a voulu dire    annoncer énoncer

phraser 

en grec dit à peu près la même chose 

aujourd’hui toutefois  

renoncer  signifie  ne pas vouloir  

accepter 

par exemple un destin ou une fatalité  ce qui est dit 

admettons par conséquent qu’il faille apprendre à renoncer lentement  à ne plus vouloir prononcer alors il peut y avoir une phrase toujours la même  revenant de loin nombreuse saccadée. 

j’appelle aussi bien littérature cette paraphrase infinie

PLL

la faculté du langage 

le pouvoir-nommer  est en réalité l’intimité elle-même

la différenciation intime de cet étant qu’est l’homme

le langage est l’autre en l’homme

qui le constitue comme 

l’homme lui-même

l’homme est constitué à partir du langage 

dont il n’est en aucune façon 

le maître

le langage est l’essence inhumaine de l’homme 

son in humanité

aussi le langage peut-il être pensé comme l’origine de l’homme... comme ce par quoi l’homme est nécessairement rapporté à l’autre et donc au tout autre en sorte que Dieu n’est pas le langage mais la supposition du langage