esquisse
d’une théorie
de la dérive psycho-émotionnelle
de la ville moderne
coquille vide nous n’avons plus grand-chose
à explorer
certains quartiers si l’on y prête attention ce que le bruit de fond rend improbable permettent parfois encore de remonter le courant vers le passé ici dans cette ruelle derrière cette porte ont vécu des gens se tenait une réunion chantaient des poètes se fomentaient des plans d’évasion
cette nostalgie ne vaut pas celle du présent
c’est pourquoi depuis les années 80 en Europe la dérive psycho-géographique a cessé remplacée par un mouvement d’exode vers ce qui restait de campagne et de paysages naturels
la dérive psycho-émotionnelle ne dépend d’aucun paysage d’aucun urbanisme elle ne dépend que de nous c’est son côté stoïcien
il ne s’agit pas et surtout pas de dériver au sens d’un délire cela ramènerait à l’impasse de l’écriture automatique
et comme l’on pouvait être
vaincu par Venise à la fin des années 50
Venise a vaincu Ralph Rumney
on se perd assez vite
dans le labyrinthe de ses propres obscurités intérieures
il est encore plus évident que la dérive psycho-émotionnelle n’a rien à voir ni à faire avec une psychanalyse pas plus qu’avec un quelconque ésotérisme
de quoi s’agit-il
fondamentalement
de s’écarter
intérieurement radicalement
des habitudes
tracées
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