mercredi, avril 10, 2024


J’embrasse l’univers visible et l’univers invisible et les flots de jours et les flots de nuits ce qui est après le jour et la nuit après le ciel et la terre après la fin du commencement bien après l’espace et le temps après le chaos le tohu-bohu les rafales tremblées des lumières prière immobile maintenant ici maintenant couché dans la nuit lampe éteinte pensée coulant à l’éteinte refulsit in imagine parva ille qui est figura substantiae dei patris et splendor gloriae corps carbone allongé comme à la jointure de deux feuilles doucement impalpablement percutées par des doigts d’encre corps nerveux entre ses draps d’encre chauffés par le temps apprenant 


***














l’heure vient et c’est maintenant 

ici

maintenant 

au commencement

est le verbe

et le verbe est avec dieu

et le verbe est dieu

il est sans cesse

sans commencement ni fin avec dieu

tout est par lui

et sans lui rien n’est

ce qui est en lui est la vie

et la vie est la lumière des hommes

et la lumière luit dans les ténèbres

et les ténèbres ne la saisissent pas 




et 
Sollers 
de développer ce commentaire 
qui me semble un des plus beaux passages d’
Une vie divine 

comparez avec l’imparfait qui appelle forcément un futur : ce n’est pas du tout la même chose Ainsi parle ici et maintenant le verbe le dieu la vie la lumière Pas besoin de majuscules ça ralentirait la percée Tout le reste est ténèbres ou plutôt n’est pas Les ténèbres ne saisissent pas ce que je viens de dire Le plus mystérieux c’est le temps qu’il faut pour se dire  cette minute je l’ai déjà vécue un nombre incalculable de fois et je vais la revivre éternellement Résultat : l’encre la plume le papier l’encre en train de sécher sur le papier merveille 


*


un jour

la chaleur

sa robe

l'embrasse devant le soleil

maintenant c'est l'obscur c'est désert

je suis tombé

j'ai touché la poussière















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