samedi, avril 13, 2024

 

La Deuxième Vie

le passé m'encourage 
le présent m'électrise  je crains peu l'avenir


j'aime

les insomnies de trois heures du matin

les plus dures

les plus inquiétantes

les plus éclairantes

















si le néant est là

il est là

en train de voir le monde éclairé par 

un soleil noir




l’insomnie de trois heures du matin c’est le moment du seuil le plus mince celui où la nuit ne tient plus tout à fait mais où le jour n’existe pas encore c’est l’heure suspendue entre le monde visible et le monde intérieur le corps est éveillé mais l’esprit flotte dans une zone indécise ni rêve ni veille un espace où les pensées se dénudent et se confrontent à elles-mêmes

symboliquement trois heures du matin représente le milieu de la nuit spirituelle ce que les mystiques appellent parfois la nuit de l’âme c’est l’heure du doute de la lucidité nue où tout masque tombe la conscience se regarde sans protection elle touche à la fois l’abîme et la possibilité du recommencement

c’est aussi une heure d’ouverture secrète où le silence du monde devient total et où la moindre pensée prend une intensité nouvelle l’insomnie devient une veille intérieure une méditation involontaire un passage où l’on perçoit la fragilité du réel la solitude fondamentale mais aussi la pure présence du moment

trois heures du matin c’est la fissure dans le temps la frontière entre la peur et la clarté c’est le lieu où l’on peut entendre ce qui d’ordinaire se tait et parfois y reconnaître l’origine même de la conscience















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