dimanche, mars 03, 2024

un léger cliché 

des châtaigniers allume son scintillement 
dans les flaques 
d'eau morte 
dans les fossés qui 
déclinent 
des sauts 
des Apennins à la Romagne 

naufrage 


une vapeur de feu

un frémissement de la peau


silence

















pierre sortie de

terre




















le poème est un langage qui naît de la destruction d’un langage de sa ré-articulation  autour d’un fond nerveux à haut risque  Miettes et lambeaux que le langage dans son impossible réconciliation avec le monde tente d’atteindre Une mise en mots aux allures de mise en pièces découpes au scalpel dans l’à-vif d’une radicalité qui force l’attention touche aux limites



l' âme verte 

qui cherche la vie où seul mord la chaleur et la désolation 

l' étincelle qui dit tout commence quand 

tout semble devenir carbonisé  

bronche enfouie 










un regard


ivre


le désordre des choses


collines poussières

cailloux

innocence


terre 

souffle écorché


l’écho 

des apparences


la suie 

le souvenir


destructions et carnages


ravins terre


talus     haies    broussailles

quand soudain 

l’oubli


sur la pierre

dans la vérité

de cet instant


gratté

gommé

avec l’étoile du bâton


avec les ongles




*


l'anguille

la sirène

des mers froides qui quittent la Baltique

pour atteindre nos mers

à nos estuaires 

à nos rivières

qui remonte profondément 

sous le déluge adverse 

de branche en branche puis

de cheveux en cheveux 

amincis 

toujours plus profondément 

toujours plus profondément dans le cœur

du rocher 

filtrage

parmi les gorielli de slime jusqu'au jour


c'était comme si 

quelqu'un 

quelque part

rêvait de cela 


qu'il y était entré sans permission

tout à la fois familier et étranger
















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