lundi, novembre 13, 2023


le sport 

naît à la fin du XIXe siècle et se déploie en tant que projet politique et idéologique dans un cadre économicopolitique capitaliste structuré par la forme compétitive de l’organisation globale des rapports sociaux


le sport 

produit et reproduit à son image les grandes catégories sociopolitiques que sont le corps le temps et l’espace dans les formes réifiées  l’athlète le chronomètre et le stade d’un nouvel ordre spectaculaire les écrans à perte de vue du  troisième âge du capitalisme  

















l’essence de la compétition sportive 
s’apprécie selon plusieurs modalités qui s’articulent entre elles  


elle est une lutte contre soi son propre corps et contre les autres les concurrents les adversaires… dans une recherche permanente du  dépassement de soi 


elle est une lutte contre la nature un obstacle




au cœur 
de la compétition sportive se crée 
une logique jamais assouvie 
de battre 
des records 

une logique maligne 
qui engendre ce que Hegel appelle 

le mauvais infini 
















R

erre

jusqu'aux

rives

moussues

du ruisseau

explore

ses

bords

où se

confondent

l'eau

et

l'air








les arbres ne voyagent que par leur bruit


les racines 
des arbres soulèvent 
certaines pierres tombales à l’abandon

l'impossible

n'est pas l'ouvert


de l'ouvert

on ne parle pas


l'impossible

nous ne l'atteignons pas

il nous sert de lanterne


les livres ont les mêmes ennemis que l'homme  
le feu
l'humide 
les bêtes 
le temps 
et leur propre contenu


la distance et le temps 

font ensemble 

un désert 

où l'être solitaire 

peuple de visions étranges l'heure et l'air...

effet complémentaire





Q

un quark

malicieux

un quanta

espiègle

qui

nous

débarque

quai

des étreintes

quasi

craqués

corps

en quinconce




forêt 
de pierre 
de silence espace minéral
de marbre et 
de granit où tout est 
dur anguleux 




















LÉON WERTH ! 

Un écrivain qui marchait sur les mains Un amateur de tango qui lisait Spinoza Un critique d’art passionné de bicyclette Un homme intègre aimant les femmes Un journaliste portant redingote et esprit  dada  Une conscience immense dotée d’une âme d’enfant




















je me suis endormi puis réveillé en sursaut Je croyais à un bruit de mitrailleuses Ce n'était que le cri des canards Qu'il est beau ce cri des canards  C'est toute la paix J'ignorais que j'aimais à ce point le cri des canards     Mais il n'y a plus de paix sur la terre Je suis enfermé cerné serré dans la guerre et dans cette paix qui sera la guerre plus que la précédente encore  33 jours Léon Werth



*


Déposition 

est pour l’historien un des témoignages les plus directs et les plus précieux dont il puisse disposer pour recomposer l’évolution des esprits dans un coin de terre française entre les temps nauséeux de l’armistice stagnant et cette grande année de la Libération 





au fond de l’Histoire  il y a des sentiments
 

cette quête des ambivalences cette complexité des portraits pourtant composés avec une si féroce netteté cette prise en compte de toutes les composantes c’est ce que recherchent aujourd’hui plus que naguère sans doute les historiens qui travaillent sur cette période 

un texte à tous égards singulièrement moderne 
un texte hors du commun




Léon Werth homme libre
lecture de Philippe Sollers