vendredi, novembre 10, 2023

les noms gravés sur la pierre m’arrêtent 
ils me font signe 
de loin
 

Braoum  Vraoum ... 

C'est le grand décombre .... 

débris
d'un édifice écroulé 

être enseveli sous les décombres

restes 
ruines 
de ce qui a existé 
dans sa plénitude  les décombres 
d'une civilisation.


Toute la rue qui s'effondre au bord de l'eau ... 

C'est Orléans qui s'écroule et le tonnerre au Grand Café ...
 
Un guéridon vogue et fend l'air ... 


































Oiseau de marbre ... 
virevolte
crève la fenêtre en face à mille éclats ... 

Tout un mobilier qui bascule 
jaillit des croisées
s'éparpille en pluie de feu ... 

Le fier pont 
douze arches 
titube 
culbute 
au limon d'un seul coup 
 
La boue du fleuve tout éclabousse ... 
brasse 
gadouille la cohue qui hurle étouffe 
déborde au parapet ...
 
Ça va très mal...





c’est difficile 
de comprendre pourquoi on s’arrange en secret 

ce qu’on cherche 
dans ces gestes 
de consolation et 
d’apaisement 

je ressens en moi
une flamme invisible et froide brûlant 
du dedans vers le 
dehors

le rien ne peut pas s’imaginer

au milieu 
de la vie nous sommes 
dans la mort 



je me réfugie 
dans un coin vide 
du temps 

je m’égare avec un air 
de probable satisfaction































à peine 

un souffle de sommeil m'a-t-il 
effleuré que tu m'as 
touché et 
réveillé

il compte les morceaux 






























de pain les chiffres 
du mur te
diront le nombre 
de jours que tu as 
dormi



le premier pain se dessèche

le deuxième n'est plus mangeable

le troisième est encore humide

la croûte du quatrième est blanchie

le cinquième est encore frais

le sixième vient d'être cuit

et pour le septième te voici réveillé




pourquoi 

les Dieux ne m'accorderaient-ils pas ce qu'ils t'ont accordé à

toi 

je suis 

je suis le fils 

pour deux tiers 

je suis Dieu

pour un tiers 

je suis Homme




que puis-je faire 

où dois-je tourner mon visage 

la mort despote a gagné mon cœur et mon corps


oui 

la mort habite 

ma couche et où je pose le pied 

la mort l'a précédé



cet homme qui est venu ici 

dont les souillures couvraient le corps

dont les peaux 

de bêtes cachaient la beauté

prends-le 


conduis-le 

au lavoir qu'il lave ses souillures et 

devienne 

propre comme la neige


qu'il enlève 

de son corps les peaux 

de bêtes et les jettent 

dans la mer afin que la beauté 

de son corps apparaisse

jusqu'à ce qu'il arrive à sa ville

jusqu'à ce qu'il finisse son voyage


ne laisse pas 

vieillir ses vêtements


que son vêtement garde toujours 

sa nouveauté