jeudi, novembre 02, 2023


où vas-tu 


la vie 

que tu cherches tu ne la trouveras 

pas


lorsque les grands dieux créèrent les hommes 

c'est la mort qu'ils leur

destinèrent


ils ont gardé pour eux la vie éternelle




















mais toi 

que sans cesse ton ventre 

soit repu

sois joyeux nuit et jour 

danse et joue


fais chaque jour de ta vie 

une fête 

de joie et 

de plaisirs


que tes vêtements soient propres et somptueux


lave ta tête et baigne-toi 


flatte l'enfant qui te tient par la main


réjouis l'épouse qui est 

dans tes bras



voilà 

les seuls droits que possèdent 

les hommes






















l’histoire et le temps 

ne sont pas les seuls 

à former 


des spirales 

dans la conscience 

des hommes


les atomes et les mots 

remuent et tournent sur eux-mêmes 




















dans le silence 

de l’oubli 

de celui 

qui précède toute mémoire et que rien 

ne remplace



















l’évocation 

de cet oubli pourtant continue 

d’éveiller 

des craintes étranges



ce sont 
elles que le poète renvoie 
dans les limbes lorsqu’il laisse se lever 
les mots 

ces particules 
qui 

dansent 
dansent 
dansent comme 
des images sur la rétine 
du désir comme 
des pixels sur l’écran neigeux 
des catastrophes






























monte 

sur les remparts  

laisse tes pieds les fouler


examine 

les fondations et scrute le briquetage

vois si tout n'est pas d'argile cuite

et si les sept sages n'en n'ont pas posé les fondations





















celui qui a tout vu

celui qui a vu les confins du pays

le sage 

l'omniscient 

celui qui a connu toutes choses

celui qui a connu les secrets et dévoilé ce qui était caché

nous a transmis 

un savoir d'avant le déluge


il a fait 

un long chemin




de retour

fatigué mais serein

il grava dans la pierre le récit 

de son voyage

















si vous suivez 


la direction 

que je vous indique avec mon bâton 

vous trouverez 

un vallon 

où vous pourrez 

vous promener sans la moindre crainte 

des heures et des heures 


dit-elle


























vous ne risquez pas d’être découvert 

rien ne peut vous arriver  c’est le désert complet 

pas de richesses minières 

pas de cultures 

rien

 

vous trouverez quelques traces 

des temps passés

des pierres 

des fragments 

de murs 

des signes 

dont personne ne connaît l’origine



quelques rapports mystérieux avec le soleil  


des bouleaux

une église en ruine 

des squelettes 

du gibier

 

quatre cinq 

jours 

de solitude 

de silence absolu


la nature à l’état pur

vierge 

de toute atteinte humaine




çà et là 

une chute d’eau


c’est comme si 

l’on se promenait à travers 

un siècle 

d’

une pureté exceptionnelle

que nul être humain 

n’a encore souillé


gel



*


l’aspect le plus important de la spirale 

tient surtout en ceci que des points éloignés dans le temps peuvent se trouver proches dans l’espace ou du moins dans le même axe à un moment donné 

il faudrait ajouter que ces spirales temporelles forment elles-mêmes d’autres spirales sur la longue durée. 

ce sont alors des époques fort éloignées dans l’histoire qui peuvent entrer en correspondance avec le présent
















un lieu 

peut être vide et par ailleurs contenir 

une présence

un événement 

de manière implicite  suggestion anticipation


un lieu 

peut ne plus être défini géométriquement 

devant derrière loin proche etc

l’observateur peut ne plus s’y situer  

il perd ses appuis

ses repères




















un lieu 

peut s’avérer être 

insituable indéfini 

dehors dedans intime public

 

où somme-nous 

?



chacun le sait qui écoute en lui le murmure incessant 

des choses et 
des êtres 
des vies brisées et 
des chemins qui bifurquent 

le temps ne se déploie pas en ligne droite


il forme plutôt 
une sorte de spirale voire 
une double hélice 
comme 
l’escalier 
de Chambord 
dessiné par 
Léonard de Vinci 

à ceci près que parfois 




un passage 

peut s’opérer 

entre 

les hélices