vendredi, septembre 29, 2023


une avait 

un beau visage


deux ou trois autres 

du charme


mais charme et beauté rien ne purent























 


puisque 

l’herbe 

de la montagne  ne peut que garder la forme

de ce lièvre 

de la montagne


 

qui y 
gîta 

une nuit



*





musique    art du silence

quelle musique 
le silence 

le bon silence s'appelle sainteté

Zéro  
c'est 
un chiffre rond

le néant 
c'est l'univers sans moi

rien 
n'est plus vrai que 
rien

tu cesseras 
de craindre en cessant 
d'espérer



*



Kouan Yin 
était 
une femme chaman 

dont les voyages étaient interminables


la légende de Kouan Yin rapporte qu’un jour 
la mystique fut rappelée 
trop tardivement 
de son extase

le prêtre avait déjà brûlé en partie son corps

elle cherchait un support.

alors elle inventa le perchoir à âmes

Kouan Yin conseilla le bois de chêne

elle aima le chêne où la foudre se pose

et où le gui s’attache à mi-distance 
du ciel et de la terre

le gui est la grappe 
du sperme 
de la foudre


durant l’hiver c’est la seule fleur pâle 
dorée 
gluante 
qui reste du ciel

 

dissimule-toi 
dans la couleur noire

la couleur noire est aussi 
dissimulatrice que 
la nuit

les grottes-nuits que les hommes gagnèrent et 
dont ils délogèrent 

les ours

les chauves-souris

les hiboux

nous aimons la couleur où nous vécûmes heureux














































il s'est illustré en représentant 
des angles étranges 















































à travers ses réalisations principalement des lithographies et des gravures sur bois Escher n'a cessé d'explorer les relations entre les formes les figures et l'espace avec un plaisir presque obsessionnel 

il s'est illustré en représentant des angles étranges des perspectives multiples en obtenant l'illusion parfaite du volume sur la surface plane du papier en se penchant sur des casse-tête mathématiques complexes comme le ruban de Möbius une boucle qui tourne sur elle-même et que l'on peut parcourir à l'infini dans une torsion apparemment impossible selon les lois de la physique





















ils reposent

démantibulés  angles étranges

de leurs articulations  marmonnent 

des sons

d'outre les langues qui 

disent


les bordures incertaines

qu'ils ne sont plus qu'un

mais séparé

que leur corps ne s'arrête plus

à leur peau

qui appellent

le filet

d'une autre étreinte























 

 

jeu des cartes d'analogie


animal

issu de

lieu géographique

événement historique

civilisation

activité désintéressée 

tableau

végétal

couleur

héros légendaire ou romanesque





















minéral

phénomène météorologique 

parfum

poème

penchant sexuel

moyen de transport

conception du monde

caractère d'unicité





















en principe 


il est radicalement impossible à l'intelligence humaine 
de prévoir ce qu'

un rien 
peut modifier



pour quiconque lit cent pages d'histoire il demeure bien démontré que les événements ayant prévalu sont précisément ceux qui au point de vue de la logique et de la raison étaient les plus inattendus et les plus étranges



































 

poésie

Li-Po 

promenade sur le lac


que notre barque 
nous mène jusqu'au firmament

nous 
achèterons 
du vin près 
des nuages blancs






































Li-Po
sur un thème très ancien


les vivants sont 
des voyageurs les morts sont rentrés au foyer

un bref passage 
entre ciel et terre et nous retournons à la poussière





l'
univers ne serait 
qu'

un piège 
éternel tendu à l'humanité


ô 
beauté 
d'

une forêt sous la foudre






prenons garde 

de ne pas savoir mourir 
pendant qu'il en est temps encore































poésie


c'est 

des bêtises ça ne veut rien 

dire

vous 
voulez 
voir


le meuble s'ouvre en appuyant sur les portes en verre


nul lien ne me retient

me voici parti à la 

dérive




















poésie

retour sans paroles
départ sans adieu

elle a pour voiture 
le cyclone et pour bannières les nuages

robe de nénuphars
ceinture d'orchidées 

elle arrive tout 
d'un coup et repart comme un éclair

elle passe la nuit aux jardins 
de l'empereur 
du ciel

qui pourra la retrouver au milieu 
des nuées





s'enchevêtrent les membres mikado 
de chair et 
d'os 

une lente reptation pour se 
dénouer

bouches guidées

par la soif


mains happant


flancs seins hanches fesses

peignant cheveux

comptant vertèbres


mais à qui

sont ces corps 













l’humanité 

est suffisamment aliénée à elle-même pour être capable 
de vivre sa propre 
destruction comme une jouissance esthétique 
de tout premier ordre


pauvres 

voilà 
bien ce que nous sommes 
devenus 

pièce par pièce nous avons 
dispersé l’héritage 
de l’humanité nous avons 
dû laisser ce trésor au mont 
de piété souvent pour un centième 
de sa valeur en échange 
de la piécette 
de l’  actuel