mercredi, septembre 27, 2023

des êtres se rencontrent et une 
douce musique s'élève 
dans leurs cœurs


comme 

les étoiles

nous rentrons

dans la nuit brève

de la vie


ou


nous rentrons pareils aux étoiles

dans la nuit brève

de la vie


*



à quoi bon 

des poètes en temps 

de

détresse 


disait Hölderlin 

aucun dieu

 n'est là pour répondre 

mais aucun maître n'a le pouvoir 

d'étouffer 

la question


VIVALDI

agitata da due venti




le vent et la lune seront mes amis éternels

mes semblables 

d'ici-bas ne sont que 

des amis éphémères


vivre c'est voyager

mourir c'est retourner au sol


l'univers ressemble à une auberge

les années qui s'écoulent à de la poussière

on se plaint en pensant au passé

on se plaindrait davantage si on songeait à l'avenir

















ON PEUT DIRE QUE LE LIVRE 

est le seul art 

peut-être qui ait touché à la perfection 

dès le début 

l'Incunable a on ne sait quoi d'absolu 

l'accord du caractère et du format du papier et des encres,de l'ornement et de la ligne générale le charme et la force de la lettre le goût infaillible qui distribue le noir et le blanc tout ici donne le même profond plaisir à l'esprit que le temple grec avec la même certitude 

tantôt 
sobre sévère dorique et nu

tantôt 
d'une grâce plus apparente 
plus ornée et ionique
ce livre est toujours 
un temple


































les bois gravés 
des beaux incunables 
désespèrent les graveurs
























turbulences


des flots      jaillissant s'engouffrant

de 

dans les déchirures  être 

de ce qui 

déroge  en nous l'autre  si cela nous est 

donné


une cicatrice 

à jamais

y apposera sa marque


*


nous n’avons pas encore considéré le fait que la tonalité  du dire ne doit pas détoner que le poète parle en vertu d’un ton qui détermine  la basse et les bases et qui donne le ton à l’espace sur et dans lequel le dire poétique instaure un être 

ce ton nous le nommons ton fondamental de la poésie 

par ton fondamental nous n’entendons cependant pas une tonalité affective ondoyante qui accompagnerait seulement le dire  au contraire le ton fondamental ouvre le monde qui reçoit dans le dire poétique l’empreinte de l’Être




la topographie inconnue

des sens et 

des gestes  laisse pourtant affleurer

de nous  un autre corps  où bouillonnent  les flux 

de convection

du 

dedans au 

dehors et 

dehors 

dedans

en perpétuel mouvements

vivants

fabuleux



fabuleux 

qui appartient à la fable au merveilleux

légendaire 
mythique
mythologique 

animaux fabuleux

qui paraît fabuleux  

incroyable mais vrai

extraordinaire
fantastique
invraisemblable 
prodigieux

des aventures fabuleuses

intensif 
énorme

un prix fabuleux



hors du commun 

un spectacle fabuleux


poésie

un prix fabuleux 

pour

une publication permanente 

qui

n’a pas de prix 




















l’hiver 
de l’avenir 

sera rude mais pour les quelques amateurs 
de présent intégral 
je peux rappeler à tout hasard 
les lectures qu’ils doivent conserver 
en poche 
 

L’Ethique de Spinoza  

les Maximes de La Rochefoucauld 
la faiblesse est plus opposée à la vertu que le vice

Le Gai Savoir de Nietzsche 

et enfin 

les Poésies d’Isidore Ducasse 

ce jeune homme de vingt-quatre ans mort parfaitement inconnu en 1870 pendant la Commune de Paris  découvert en 1920 par les surréalistes  et depuis malgré quelques avertissements pour la forme reparti semble-t-il dans l’oubli