mercredi, juillet 12, 2023



suspendues à ma bouche

les jolies expressions trouvées 


dans les lettres n'ont visiblement rien à craindre 

des diabolos 

de mon cœur qui me reviennent 

de si haut que leurs coups sont 

incomptables





être 
éveillé 
à 

une heure fixée 
d'avance est 

une intrusion violente 

très commune 
je sais bien 

utile 
je le concède

cela ne diminue en rien la violence en question 

ce qui tire du sommeil 
bientôt
 
du lit tout à l'heure 
de chez moi 

c'est 

une puissante et malfaisante coordination sociale


















votre monde 
s’est arrangé pour que plus rien ne s’accomplisse 
dans la politique   

en cela
vous êtes arrivés à vos fins 

que seul règne le profit 
un si consternant idéal 
masque à peine votre insignifiance 



































en rendant impossible qu’existe encore 
de la politique 
dans ce pays vous avez signé 
votre évacuation 

les déchets 
c’est vous 

si plus rien ne s’accomplit 
dans la politique il arrive que quelque chose s’accomplisse en 
dehors : 

alors cette chose 
devient politique

ainsi 

du bûcher par lequel se révèle votre infamie  ce qui éclaire 
désormais la nuit politique 
en France 
c’est votre merde


il faut dire qu’elle brûle bien 


vos poubelles contiennent 
de quoi alimenter un bûcher pour 
des dizaines 
d’années le temps que l’espérance renaisse que la justice reprenne 
des couleurs et que l’idée même 
de politique flamboie à neuf




























pour 
commencer 
se
 
dire que les choses sont 
des discours pliés 

ou 

les plis 
d'anciens propos évanouis 

ou 

les résidus solides 
de chaînes 
de mots effacés


nos habitudes maîtresses 
délirantes nous appellent  
ce sont 








































des hennissements saccadés
des silences plus lourds encore 

ce sont ces affiches qui 
nous insultent 
nous les avons tant aimées 




couleur 
des jours 
nuits perpétuelles 

est-ce que vous aussi 
vous allez nous abandonner 










observez 
donc 

une clé perdue 

sans usage 

air pitoyable 
poisson mort 

bout 
de métal jeté 
dans l'inutile

la pesanteur immobile










c'est à la lueur 

d'un fil 
de platine que l'on traverse cette gorge bleuâtre au fond 
de laquelle séjournent 
des cadavres 
d'arbres rompus et 
d'où monte l'odeur 
de créosote qu'on 
dit bonne pour la santé





liquide huileux 
désinfectant 
qui protège le bois contre 
la pourriture





























maximum 

de simplicité 
de symétrie 

lumière aveuglante

description 
du 
décor

Oh les beaux jours


Oh le beau jour encore que ça aura été 






















encore 

un  

un temps 

malgré tout

fin 

de l'expression heureuse 

jusqu'ici

oh



le train poursuit sa route 


sa vie d'adulte vient 

d'être confiée 

au Hasard 

aux grandes dents 

aux mains autant crochues que généreuses



avec la moindre créature 
on s’instruit
on s’enrichit
on goûte mieux son bonheur



ce qui 
nous sépare 
de la vie est bien autre chose 
que cette petite flamme courant sur l'amiante 
comme 

une plante sablonneuse

nous ne pensons pas non plus à la chanson envolée 

des feuilles 
d'or 
d'électroscope qu'on trouve 
dans certains chapeaux haut 
de forme bien que nous portions en société un 
de ceux-là























le web abrite 

une vaste maison 

d'édition à compte 
d'auteur

un vanity publisher            à l'échelle globale
 
l'édition électronique 
rend la publication à compte 
d'auteur indolore

l'imprimeur et l'éditeur ayant disparu 
la transition 

de l'écriture 
privée à l'écriture publique 
est abolie


où va le livre























vanity-case

vanitycase vanity


pourquoi le nom vanity 

étymologie
de l'anglais vanity case  
de vanity 

vanité futilité  et case valise 




l’œuvre 

de valeur c'est l’œuvre que l'on continue 
d'admirer parce qu'elle recèle 

une pluralité 

de niveaux propres à satisfaire 

une variété de lecteurs
















la citation

c’est le piège à con 


mais qui est le con dans l’histoire

la personne citée 
le destinataire 
l’auditeur 
le lecteur à moins que ce soit
le citateur























le fragment élu se convertit lui-même en texte 
non plus morceau 
de texte membre 
de phrase ou 
de 
discours 
mais 

morceau choisi 
membre amputé 
point encore greffe mais 
déjà organe 
découpé et mis en réserve 


ma lecture 
n'est ni monotone ni unifiante
 
elle fait éclater le texte 
elle le démonte 
elle l'éparpille 

c'est pourquoi
même si
 
je ne souligne quelque phrase 
ni la 

déporte 
dans mon calepin ma lecture procède 
déjà 
d'un acte 
de citation qui 
désagrège le texte et 
détache 
du 

contexte





répétition 
mémoire 
imitation 

une constellation sémantique où il conviendra 
de cerner la place 
de la citation

toute citation est  au fond ou de surcroît 

une métaphore
























oui

ce soir-là 

plus beau que tous les autres nous 
pûmes 
pleurer     des femmes passaient et 

nous tendaient la main 
nous offrant leur sourire 

comme 
un bouquet 



la lâcheté 

des jours précédents nous serra le cœur et nous 
détournâmes la tête pour ne plus voir les jets 
d'eaux qui rejoignaient les autres nuits




il n'y avait 

plus 

que la mort ingrate 

qui nous 

respectait



*



nous 
n’avons pas eu grand-chose à faire pour allumer 
ce brasier 


il est facile 

d’envoyer aux flammes  un monde qui se consume 
depuis si longtemps 
dans son chaos


vous avez
paraît-il 
besoin 

de lumière le ciel est si gris au-
dessus 
de vos têtes les nuages si sombres 


c’est pour 
vous réveiller que nous incendions 
vos poubelles  

votre monde si étroit ne s’y résume-t-il pas  

les ordures ça vous connaît 
 

en mettant 
si consciencieusement à mort la politique 
vous n’avez fait que produire 
son déchet