samedi, avril 15, 2023


l’effort 

de Bachelard pour lire la poésie 

à partir d’

un imaginaire des quatre éléments 

est assez connu


on lui substituerait ici 

une approche 

par grands domaines 


terre ciel... et mer

comme profonde indétermination





















 

en haute mer 
aucun repère véritable  

c’est le règne 
de l’espace toujours semblable à soi
dépourvu de signes 

seuls les astres permettent 
de s’orienter
de découper des maisons 
comme disent les astrologues et 
de définir 

une direction 

du sens... 


si l’on peut douter d’une langue originelle du ciel étoilé il faudra ainsi bien reconnaître que les signes découpés à même les astres ont certainement été parmi les premiers à accompagner l’humanité lui permettant aussi bien d’habiter la terre que de la rendre à un temps mesurable





















JE 

EST 
DANS LE MOUVEMENT 
ET CE MOUVEMENT 
EST SON 

JE 

VIVANT


il faut penser 
la vie comme trace
avant 
de déterminer 
l’être 
comme 
présence





































il y a aussi 
la solitude des brouettes 
souvent leur silence à l’entrée du jardin 
au fond d’

un hangar… 

mais de temps en temps les voilà roulantes 
plus ou moins bien
et emplies 
de mots  

un poème

un poème 

?




























un jour 

nous arriverons à lire

les espaces blancs entre les mots

grâce auxquels nous pouvons

aborder ceux-ci


Dieu

ce jour-là

aura

définitivement, 

perdu le livre 


avait-il écrit



il y a 

un mouvement incessant de la poésie


l’interrogation 

du langage par la poésie est souvent rapportée 

non sans raison

à la tentation du silence


on connaît assez la Lettre à Lord Chandos d’Hofmannsthal qui donne à cet horizon mutique son expression la plus saisissante 

il faudrait ici imaginer 
au contraire
le rêve d’
une langue 
qui bougerait si vite
si constamment 
qu’elle continuerait à parler 
mais sans figer la moindre 
découpe


une langue

infiniment labile 
en perpétuelle restructuration

un rêve de langue

peut-être 
au revers de ce que fait 
toute langue


sous la poésie 
des lettres bruisse souvent ce songe-ci d’
une langue autre 
qui trouve à se refléter 
dans l’approche 
des langues étrangères magnifiées 


le latin

l’hébreu 

le chinois... 


et ce songe 

est 

profondément 

poésie






















ce

travail

mettre

des mots

ensemble
























je suis un bricoleur

ramasse ce qui passe 
et dans ce que 
je vis 
et dans ce que 
je lis 
je retiens 
ce qui pourrait toujours servir le mieux  




































une idée poétique 
une physique 
une métaphysique
une mathématique 
une ontologique 
une astronomique 
une astrologique
une astrophysique 
une biologique 
une logique
une mythologique
une mystique
une sémiotique 
une linguistique 
une sémantique 
une alchimique
une botanique
une théologique
une politique





































dans mon armoire corporelle 
s’entrepose
s’entremêle 
s’entretient 

un bric à brac 

de mots 
d’images et d’idées 
qui parfois et soudain s’agglutinent 
en Chant autour d’
un centre 

et tout peut être recyclé 

le centré 
est inclus
l’excentré 
est exclu 
ou inclus 
mais montré 
excentré

je veux 
écrire de petites Épopées

une Encyclopédie de bricoleur 

y rassembler 
toutes les perles de ce monde, 
dont j’aurai eu 
la connaissance










*




amis lecteurs qui lisez ce blog
dépouillez-vous de toute affection
et le lisant ne vous scandalisez 
il ne contient mal ni infection 
vrai est qu’ici peu de perfection 
vous apprendrez sinon en cas de rire  
autre argument ne peut mon cœur élire
voyant le deuil qui vous mine et consomme 
mieux est de ris que de larmes écrire


parce que 
rire 
est 
le propre 
de l’homme