mardi, juin 13, 2023

il y a 

quelque chose 

qui 

commence 

ici  

ne 
le manquons 
pas



elle s’inquiète 

elle voit 

la langue morte partout

le nom qui n’a plus de nom 

le chant dépouillé de son verbe





















elle se demande

s’il ne faudrait pas sacrifier quelque chose pour sauver la Parole  

et pourquoi pas 

une ville 


je voudrais que Paris brûle 

scande-t-elle 


la voilà qui se prend pour 

Néron qui se prenait pour 

un poète 


l’intention est louable 

mais son feu ne prend pas encore 

elle-même en est consciente et c’est dans cette conscience 

malheureuse  

que surgit

sa poésie et peut-être même son manifeste 


 


son feu n’aurait ni la chaleur du feu


ni l’orgueil du feu


il s’étendrait loin


des grands brasiers ravageant les forêts


dans cette ambiguïté secrète


entre le regret et l’adieu


chant dépouillé


de verbe


et qui ne dirait pas de lui 


je suis le feu




















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