mardi, février 21, 2023


poésie plus erratique


plus blanche 
que le pétale neigeux du troène

plus fleurie 
que les prés 

plus élancée 
que l’aune au tronc allongé

plus éblouissante 
que le verre 

plus folâtre 
que le jeune chevreau 

plus lisse 
que les coquillages polis
par la perpétuelle caresse du flot 





























plus délicieuse 
que le soleil en hiver 
que l’ombre en été

plus majestueuse 
que le frêne

plus digne 
des regards que le fier platane

plus transparente 
que la glace

plus belle
que la neige 

plus douce 
que ne l’est au goût la grappe mûre 
au toucher le duvet du cygne 
et le lait caillé 
et, si 
tu ne te dérobais pas 
plus belle 
qu’un jardin aux eaux vives  


mais aussi 

plus farouche 
que les jeunes taureaux indomptés 

plus dure 
que le chêne chargé d’ans 

plus trompeuse 
que l’onde

plus insaisissable 
que les souples rejets du saule 
ou de la clématite 

plus inébranlable 
que ces rochers

plus impétueuse 
que le torrent

plus fière 
que le paon 
quand on le loue 

plus cuisante 
que le feu 

plus épineuse 
que la macle 

plus cruelle 
que l’ourse qui a mis bas 

plus sourde 
que les flots 

plus implacable 
que le serpent foulé aux pieds



plus rapide
non seulement 
que le cerf poussé par les abois sonores
mais aussi 
que les vents et 
que la brise ailée



plus flottante
que les quarante arbres de vie écorcés

plus tremblante
qu'une écriture suspendue dans l'éther 

plus sombre
que les chemins de lande
























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