mardi, février 07, 2023


dans 
les écrits 
d’

un solitaire
 
on entend 
toujours quelque chose 

comme 
l’écho du désert 

comme 
le murmure et le regard timide 
de la solitude 






























dans ses paroles les plus fortes 
dans son cri même
il y a 

le 
sous-entendu 
d’

une manière 
de silence et de mutisme 

manière nouvelle et plus dangereuse 


pour celui qui 

est resté pendant des années 
jour et nuit 
en conversation et en discussion intimes 
seul avec son âme 

pour celui qui 
dans sa caverne 

elle peut être 
un labyrinthe mais aussi 
une mine d’or 

est devenu 

un ours 
un chercheur  
un gardien du trésor 
un dragon  

les idées finissent par prendre une teinte de demi-jour une odeur de profondeur et de bourbe quelque chose d’incommunicable et de repoussant qui jette un souffle glacial à la face du passant 

le solitaire ne croit pas qu’un philosophe  en admettant qu’un philosophe ait toujours commencé par être un solitaire ait jamais exprimé dans les livres sa pensée véritable et définitive 

n’écrit-on pas des livres 
précisément pour cacher ce qu’on a 
en soi  

il ne croira pas qu’un philosophe puisse avoir des opinions  dernières et essentielles  que chez lui derrière une caverne il n’y ait pas nécessairement une caverne plus profonde  un monde plus vaste plus étrange plus riche au-dessus d’une surface un bas fond sous chaque fond sous chaque  fondement  

toute 
philosophie 
est

une  philosophie de premier plan 

c’est là 
un jugement de solitaire 


il y a quelque chose d’arbitraire dans le fait qu’il s’est arrêté ici qu’il a regardé en arrière et autour de lui qu’il n’a pas creusé plus avant et qu’il a jeté de côté la bêche 

il faut 
voir en cela 
une part de méfiance





toute philosophie cache aussi 
une philosophie
 
toute opinion est aussi 
une retraite
 
toute parole 
un masque





























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