mercredi, décembre 07, 2022



toute la poésie 

c'est cela


soudain 

on voit 

quelque chose



*




















seule 

la poésie est 

un jeu 

qui jette les dés pour atteindre 

un chiffre imprévisible...


corps aux années usées

visages presque sans visage

visages beckettiens

soustraits à l’éphémère




rendre la poésie visible 

tout en sauvegardant sa part d'invisibilité 


telle pourrait être 

la formule 


elle est 

incommunicable et impalpable

mais

on peut transmettre les mots qui en parlent



toujours à naître

regard dans la présence

dans le brusque arrêt du temps 


silence des commencements














haïku


dans la neige poudreuse

je m'exerce

au paradis


une éclosion rapide de la conscience 





















création

une toile blanche ne connaît pas de limites


noir-et-blanc

la couleur est descriptive

le noir et blanc interprétatif




le point 

ICI

est cette stridulation dispersée 

par la falaise


pierres 

corps

air 

peau


le chemin court n' a rien d'

un chemin d'accès 

il possède 

toute la liberté de l'air et de la mer


apparence

dessinée par des pressions


remous

hors boussole




dans 

un lieu sans repères

présence toujours recommencée

pour ne pas oublier

la finitude



les étoiles 

viendront et repartiront 

elles se désintégreront et disparaîtront mais 

le ciel demeure













le chemin court 

utilise


la réflexion

l'étude métaphysique de la réalité

la pratique

le rappel constant 
de la réalité pendant la vie quotidienne 
dans le monde

la méditation

la soumission à la pensée de la réalité
dans la tranquillité 
























vous observerez que dans aucune de ces trois activités il n'est fait référence à l'ego personnel on ne pense pas à soi-même on ne s'y attarde pas et on ne médite pas dessus contrairement à ce qui se passe sur le chemin long 































le chemin court

est

en essence la pratique du rappel constant 
de l'état de tranquillité 

car au vrai 
c'est ce qu'il est dans son for intérieur 
là où il rencontre le 
mental-du-monde










paysages qui se défont
comment s’y établir

elle 
devenue 
presque arbre
parmi les pins sans écureuils

 

 

elle 
nue debout couchée
forme obstinément inachevée

chair reprise cherchée
hors de toute fable






















couleurs 

seules formes à venir

arbres et fleuves se mêlant

points noirs des hommes dans les vignes

fragments du monde






















Magritte tout comme Einstein 

insiste sur le fait que la créativité vient de l'étonnement d'

un sentiment de malaise

mais pour lui 

toute tentative d'explication du mystère dégrade le mystère

il faut le prendre comme un tout 


chez Einstein aussi

l'étonnement est le point de départ et la créativité la réponse


Ilya 

dans les deux cas 

un sentiment du mystère de l'univers 

mais la réponse est différente




paysages fragiles

la fontaine l’escalier 

et 

traces du vent dans la floraison

d’avril les branches charbonneuses des cerisiers