vendredi, novembre 25, 2022







L.A photographies novembre 2022

L’art et la contemplation esthétique









































avec 
la contemplation esthétique 
l’homme cesse de s’ennuyer au spectacle d’
un monde qui l’ennuyait tant qu’il y jouait 
un rôle réel 

en cessant d’être vécu
le monde a cessé d’être ennuyeux

il faut pratiquer 
un certain nombre d’activités 
qui cessent d’être intéressées par les intérêts de la 
Volonté

il faut entendre par là la pratique des arts la musique la littérature l’écriture la méditation les ballades ou encore le sublime qui est 

la disparition de l’individu 
devant l’omnipotence de la nature 
et devant la dimension écrasante du temps 

la contemplation esthétique 
compte parmi les plus belles pages de l’œuvre 
de Schopenhauer

un seul et libre regard jeté sur la nature suffit … pour rafraîchir égayer et réconforter d’un seul coup celui que tourmentent les passions les besoins et les soucis 

l’orage des passions la tyrannie du désir et de la crainte en un mot toutes les misères du vouloir lui accordent une trêve immédiate et merveilleuse

mais cette contemplation esthétique ne doit pas être confondue avec le simple loisir 


le loisir est l’intellect momentanément inoccupé  

il n’a provisoirement rien à faire pour la volonté et s’ennuie 

la contemplation est l’intellect momentanément occupé 

à des tâches n’intéressant pas la volonté 

il a provisoirement beaucoup à penser pour lui et ne s’ennuie pas

ce qui signifie que la contemplation dispose d’

un surcroît intellectuel 

qu’elle peut investir dans des travaux étrangers à la volonté

ce dont est incapable 

le simple loisir 

.
Schopenhauer assigne à l’art le rang philosophique le plus élevé qu’aucune autre philosophie ne lui avait assigné avant lui. 

si la philosophie est restée si longtemps effort vain écrit-il c’est qu’on l’a cherché sur le chemin des sciences au lieu de la chercher sur le chemin de l’art 

le monde
théâtre de souffrance et de misère 
est beau à voir mais mauvais à être

mais il ne suffira pas uniquement de s’abimer dans les arts pour stopper le cycle permanent du vouloir-vivre. 

l’étape ultime du salut est la négation du vouloir-vivre le repos et la fin de toute souffrance

on a souvent interprété la négation du vouloir-vivre de Schopenhauer comme une négation de la vie en oubliant que le philosophe se pose en 

spectateur qui regarde à travers la clôture du spectacle sans y être invité 

celui qui saura transformer le monde n’aura nullement besoin de disparaître dans la négation 

on peut rester ici 

si dans l’art, 

la possibilité s’offre de voir le monde 

comme si 

on l’avait déjà quitté

Vivre comme si et nier comme si 

Schopenhauer
cet homme si peu ascétique
si peu saint se tient dans cet équilibre