tout objet du monde
lieu ou corps
visage et regard
est
en photographie
proprement du nuage
on ne délire pas assez franchement
assez simplement
jamais assez
on veut paraître raisonnable
on a honte
on a tort
*
chevelure
poésie solennelle
de feu
de bois
de pensées
d'éclairs
de chaleur
de sablier
de loutre
de dents
de tigre
de bouche
de cocarde
de bouquet d'étoiles
d'empreintes
de souris
de terre blanche
de langue
d'ambre
de verre
d'hostie
de poupée
de pierre incroyable
de cils
de bâtons d'écriture
de sourcils
de nid d'hirondelle
de tempes d'ardoise
de toit de serre
de buée
de vitres
d' épaules
de champagne
de fontaine
de têtes
de dauphins
de glace
de poignets d'allumettes
de doigts
de hasard
d'as de cœur
de foin coupé
d'aisselles
de martre
de fênes
de nuit de la Saint-Jean
de troène
de nid
de scalares
d'écume
de mer et d'écluse
de mélange
de blé
de moulin
de jambes
de fusée
de mouvements
d'horlogerie
de désespoir
de mollets
de moelle
de sureau
de pieds
d'initiales
de trousseaux
de clés
de calfats
de cou
d'orge imperlé
de gorge
de Val d'or
de rendez-vous dans le lit
de torrent
de seins
de nuit
de taupinière marine
de creuset
de rubis
de spectre
de rose
de rosée
de ventre
de dépliement d'éventail
de jours
de griffe
de dos
d'oiseau
de vif-argent
de lumière
de pierre roulée
de craie mouillée
de chute
de verre
de hanches
de nacelle
de lustre
de pennes de flèche
de tiges
de plumes
de paon
de blanc
de balance insensible
de fesses
de grès
d'amiante
de dos
de cygne
de printemps
de sexe
de glaïeul
d'ornithorynque
d'algue et de bonbons
de miroir
de larmes
de panoplie violette
d'aiguille aimantée
de savane
d'eau
de bois
de niveau d'eau
de niveau d'air
de terre
de feu
*
laissez
la douceur de la présence recouvrir toutes choses
laissez
toutes choses se fondre en elle
en elle
les objets divers apparaissent
en elle
ils se déploient et se libèrent
en elle
ils révèlent leurs messages
puis nous laissent dans sa splendeur....
ce que nous sommes
elle propose
de graver des lettres avec
un objet coupant
elle entends
une épouvantable clameur
comme mille éclats de verre griffant les yeux
elle cherche
à échapper à la fascination des autres regards
elle allume
un contre-feu
elle décide
de rentrer à la maison
*
la méditation
un jour
une vie
la journée se poursuit
petit déjeuner dialogues promenade rires....
la présence
est notre demeure véritable
en elle
nous trouvons sécurité
paix
joie
les problèmes semblent s'y dissoudre
comme par magie
la présence
ne la quittez pas
!
restez
chez vous
question Zen
un jeune moine interroge son maître
Maître
pour commencer
par ou puis-je entrer dans la voie du Zen
?
le Maître répond
entendez-vous
le chant du torrent dans la vallée
?
Voyez-vous
les montagnes splendides ourlées
de brume au loin
?
Sentez-vous
le parfum léger de l'encens
?
le moine
oui Maître
j'entends je vois je sens tout cela
le Maître
alors entrez dans le Zen par là
*
dans la majorité des cas
la rencontre
avec
un ami ou une amie
lui même elle même établi e
dans la présence
est
une grande aide
pour nous la révéler
c'
est aussi
une grande joie
pourquoi l'éviter
?
elle doute de revenir
un jour
vers la ville connue
elle pense
que tout est terriblement immobile
mais
fuyant et insaisissable
elle repousse
des envies de fuir
elle parle
à voix haute presque sans entendre
*
si vous pouvez rester chez vous sans rien faire
et être parfaitement heureux ainsi
n'hésitez pas
!
sinon
vous devrez bouger
un sage contemporain disait
la mauvaise nouvelle est que
cette personne n'a aucune
liberté
la bonne est que
vous n'êtes pas cette personne
cordialement
GojoBoyo
Advaita Vedānta
doctrine
métaphysique du non dualisme
absolu
s’y distingue
trois approches ou courants différents
l’upadana
le Soi est la cause direct de la manifestation
qui en est donc
l’effet
le vivarta
la manifestation n’est qu’
un voile
sans consistance et sans cause
sur le Soi
le samkhya
le monde est considéré
comme pré existant dans le Soi
il est considéré
comme réel
comme prenant naissance du Soi
mais surtout
c’est
une invitation
à explorer par soi-même
un cygne
appelé hamsa ou hamsah
est souvent utilisé comme symbole de
l'advaita vedanta
cet oiseau symbolise
la capacité de comprendre ce qui est réel
de ce qui est illusoire
*
bien sûr
il n’y a qu’
une route
et
36 manières de s’égarer…
elle erre et se perd
l’union de l’âme et du corps se vérifie
à l’envers
elle se ressaisit reprend l’ascension
elle n’est pas agréable
elle est très fatiguée
elle a rejoint son frère
qui
l’attend à mi-chemin assis
sur
une pierre
la fleur entre les dents
pour
une raison incompréhensible
elle confond
descente et montée
et
s’égare encore
elle voit son panorama sérieusement compromis
elle erre
lamentablement dans
un fond de vallée
le génie
de l’homme
ne supprime pas la nature
des choses
son frère se moque gentiment d'elle
*
j’attends
une consolation
presque
une promesse
je me retourne
sans transition sans surprise
je suis ébloui
par les réverbérations du soleil sur les vitres
et sur les chromes
JE CONTEMPLE
au-dessus de moi
un ciel
qui s’écrase
contre ma nuque et mes épaules
j'écoute
j'écoute les objets
j'écoute le silence
et par-delà le silence
j'écoute encore
je reste tranquille
je laisse passer toute chose
lorsque la saisie avide des objets se relâche
l'espace apparaît
je suis cela
toujours
je conserve cette compréhension
je ne suis pas un objet
je
ne recherche pas
la vérité
je
comprends
clairement
ce que
je ne suis pas
un objet
la méditation véritable
pour la plupart d'entre nous nos vies consistent essentiellement à travailler se rendre au bureau à l'usine à l'atelier soumis au dictat toujours plus intense de la société de l'économie de la mondialisation
et puis
il y a
le fait de fonder
une famille d'acquérir la sécurité à travers des biens
un bon salaire un logement une relation...
il y a aussi
toutes sortes de distractions de plus en plus élaborées
des possibilités d'évasions de plus en plus perfectionnées que ce soit à travers les voyages la culture le sport l'érotisme...
mais bien souvent lorsque nous examinons notre vie au-delà de ce fantastique panel de possibilités offertes elle nous parait avec le temps tristement vide creuse dépourvue d'intensité et de sens
nous pouvons nous réfugier dans toutes sortes de compensations politiques sociales culturelles sportives, sexuelles et autres
si
notre lucidité est quelque peu aiguisée rien ne suffit à totalement combler ce vide
les distractions jouent un grand rôle dans notre vie pour échapper au stress à l'ennui ou à la morosité mais si un jour nous reposons le livre que nous avions machinalement saisi nous éteignons la télévision ou renonçons à la sortie prévue alors ce grand vide chargé de tensions et de peurs empreint d'une sourde tristesse nous rattrape
certes
selon notre vie et notre sensibilité tout cela peut être observé et vécu avec plus ou moins d'intensité
néanmoins
que nous soyons riche pauvre cultivé intelligent ou pas subsiste plus ou moins confusément le sentiment d'
un manque
la question se pose donc ainsi
comment découvrir
dans notre vie la source de la plénitude
?
Comment vivre
de façon intense,
libre
?
quelques soient nos conditions apparentes
comment notre vie peut-elle être habitée d'
un sentiment de complétude
d'intensité
de joie
d'amour
?
tout cela
est l'expression et l'épanouissement
de
la méditation véritable
l’homme
il est humain à peu près autant que
la poule vole
massacres par myriades
toutes les guerres depuis le Déluge ont eu pour musique
l’Optimisme…
tous les assassins voient l’avenir en rose
ça fait partie du métier
Ainsi soit-il
voyez
les nouveaux apôtres…
gras de bide et bien chantants
grande révolte grosse bataille petitbutin
avares contre envieux
toute la bagarre c’était donc ça
en coulisse on a changé de frime…
néo-topazes
néo-Kremlin
néo-garces
néo-lénines
néo-jésus
ils étaient
sincères au début…
à présent
ils ont tous compris
ceux qui comprennent pas
on fusille
elle marche
dans la lumière du soleil
elle entend
une voix qui vient des rêves
elle croit
que ce n’est pas les mots
c’est ce qui est dans les mots
elle atteint
leur forme passagère
la lumière
originelle de la conscience qui accueille toute chose
n'est pas
une absence
mais
une plénitude
abandonnez vous
à elle sans hésitation quand elle se présente
à vous .....
je
décide
d’
un air convaincu
je me dirige
vers les pylônes de haute tension
je souffle
sur le nez sur les yeux sur la bouche sur les oreilles
sur le cou
je critique
leurs sourires discrètement épouvantés
*
posez vous les questions
quel est mon âge
?
suis je jeune vieux
?
si
vous êtes sincère
vous verrez qu'il est impossible de répondre
à ces questions
ce que vous ressentez est du même ordre que vous ayez
10 ans 20 ans 60 ans
100 ans
vous pouvez poser d'autres questions
comme par exemple
quel est mon sexe à quelle race ou même
à quel espèce est ce que
j'appartiens...
?
là encore
lorsque vous interrogez
la source profonde essentielle pure contenant de toute chose
vous constatez que vous ne pouvez
répondre
qu'en conclure
?
ce que nous sommes profondément
est
sans âge sans sexe sans temps
sans caractéristiques
il y a ici
une substance intemporelle
qui inclut toutes choses
tout en étant elle même
libre de tout
et vous êtes cela....
n'est ce pas à la fois vertigineux
et profondément
joyeux
?