vendredi, août 05, 2022

 

elle 

est condamnée à la solitude

se parle à elle-même 



l’union 

de l’âme et du corps fait son chemin mental  


on se perd dans sa tête comme

dans les forêts


il faut être patient

entêté


faire 

la distinction entre la volonté

qui ne mène à rien

et le désir 

qui peut tout


si 

le corps entraîné

peut faire des exploits que dire de l’âme

capable de se surpasser en un clin d’œil et sans bouger



jouer 

avec 

le sens du temps l’échelle 

des temps

dans leurs rapports avec les voix individuelles


entendre 

une seule voix 

tout en percevant à partir de ce qu’elle dit 

des messages séparés 

et simultanés






la douceur de la présence


abandonnez 

vous à la douceur de la présence

ne la cherchez pas 

laissez 
vous trouver

ne demandez pas comment
c'est l'obstacle

ne demandez pas quand
c'est l'échec

soyez 
simplement

juste être
ni ceci ni cela

ne cherchez même pas

à lâcher prise
à abandonner quoique ce soit

ne cherchez pas à être
vous êtes



il y a le monde 

il y a le corps

il y a les pensées

la présence inclut tout 
accueille tout

sans effort
vous êtes cela....























nous sommes


ce jour

plus près du sinistre que le tocsin lui-même

c’est pourquoi 

il est grand temps de nous composer 


une santé du malheur


dût-elle avoir

l’apparence de l’arrogance du miracle




elle 

a repris courage

elle parvient au sommet 

un petit plateau balayé par les vents

elle 

domine les nuages 

voit les neiges éternelles à l’horizon 


elle 

est muette de stupéfaction 

exaltée


en pensée

elle 

traverse des frontières


soudain 

elle 

songe à son enfance


***





qu’il nous plaise ou non d’en convenir

nous 

sommes des plantes 

qui s’appuyant sur leurs racines

doivent sortir de terre 

pour  

fleurir 

dans l’éther

et y porter des fruits


*



dans la comédie intime il a offert la démonstration impeccable que tous les pronoms personnels disponibles en français peuvent devenir des  embrayeurs  de récit  où la recherche et la découverte d’une position d’énonciation rejoint la possibilité de consistance du livre





















en 
2000 
dans  

Poésie et Révolution 

Marcelin Pleynet 

déclare 


en cette fin de siècle je crois que la grande terrorisation c’est la technique avec Hiroschima et Nagasaki on ne peut pas produire plus terrorisant du point de vue de la technique c’est-à-dire aussi et par voie de conséquence de la liberté que la technique peut apporter 

ces religions et ces formes de contraintes cette diffusion implicite de la terreur va être de plus en plus forte en fonction du développement de la mondialisation par exemple

on a besoin de moins de terrorisation pour gouverner une petite nation que pour gouverner toute l’Europe

un appareil est commis à cette fin et fonctionne tous les jours dans les foyers la télévision elle gère pratiquement la planète avec à la clé comme mode de sublimation et comme aveuglement une marchandise un culte de l’image délibérément oblitéré puisque tout finalement est vécu comme image et transformé en produit de consommation : en marchandise


***





la dimension du silence

de la présence qui se dilate accueillant 

toutes choses


fermez 

les yeux un moment

observez 


comment 

la grande nature résonne en vous

comment 

les sensations du corps se déploient 

comment 

surgissent quelques pensées


notez 

comment dans ce silence 

tout apparaît 

en vous


écoutez 

vibrer le silence.....


tout est là et se déploie harmonieusement 

dans la même douce et tranquille 

présence


ET VOUS ÊTES CELA....


ouvrez 

les yeux repartant vers vos activités 

laissez 

résonner encore longuement le parfum 

de la présence silencieuse 

et tranquille


CE QUE VOUS ÊTES.....





















la société nous étouffe 


elle est peuplée 

d’hommes de paille 

qui se mentent à eux-mêmes 

sur fond de renoncement terrifié


aucune politique 

ne sera plus jamais à la hauteur 

de ce que nous exigeons désormais comme liberté vivable























c’est pourquoi 

je ne respecte rien de ce qui émane de ce secteur   

et rien non plus de ce qui se prétend capable 

de parler pour les autres


l’anarchiste en moi 

ne reconnaît partout que des fripouilles désemparées


la planète implose par la faute des humanoïdes  

qu’ils ne viennent pas nous culpabiliser



la liberté ne se vote pas

ne se décrète pas 


elle s’éprouve à travers le degré de poésie 

dont on est capable à chaque 

instant



s'il vous plait 

contemplez l'arbre rougeoyant

humez 

le parfum un peu humide de la terre

ressentez

écoutez...


voyez comment dans cette écoute

une autre dimension 

apparaît






















pendant que le soleil couchant fait des ombres parlantes 

elle est en proie à 

une lutte intérieure 

qui lui met son imperfection 

devant les yeux 



se rappeler ses fragilités

non parce qu’on les aime

mais parce

qu’on aime


quand on aime 

c’est pourtant malgré soi

se dit-elle


bon 


sous ses yeux ébahis 

le paysage se détache en lignes et en surfaces

limpides 


la mer le fleuve 

les crêtes font des vagues rassurantes

le ciel a ses circuits


le charme est infini




lorsque sans effort

sans intention

elle laisse toute chose librement apparaître et se déployer 

dans le silence

la grande paix apparaît


reflet 

de la conscience

ce qu'elle 

est

















ce qui perçoit


il y a 

le corps-sensation toujours changeant

il y a 

le mental-pensées toujours fluctuant

il y a 

le monde impermanent


le corps est perçu comme sensation

le mental comme pensées

le monde comme perception
















nous somme cela qui perçoit

conscience




l’irréalité 

de la personne que nous croyons 

être



comme à la fenêtre d'

un train lancé à grande vitesse

notre paysage intérieur défile 

sans cesse


sensations pensées perceptions diverses 

vont et viennent

disparaissent

renaissent...



mais qui est 

le spectateur attentif de ce défilé

incessant

?


moi bien sûr

serions nous tenté de répondre 

croyant ainsi faire preuve de bon sens


ok

mais alors 

qui est ce moi

ou est il

?

qu'est il

?

pouvez vous le trouver

le décrire 

le saisir le désigner

?


s'il vous plait

cherchez le sérieusement

!


au final 

qu'avez vous trouvé

?

toujours plus de pensées

de sensations

de perceptions qui apparaissent....




A personne.....ce que vous êtes....

silence


personne

le silence immobile

et puis à nouveau

le mouvement















elle a soudain 

une idée surprenante 

elle s’en remet à son livre de poche 

l’ouvre au hasard et décide de se laisser entièrement guider par

les mots qu’elle aura eu sous les yeux

Rentre en toi-même ! 

elle n’en revient pas 

elle se tait 



















elle redescend

le cœur agité

divaguant entre ciel et terre


elle a largement de quoi s’occuper pour 

le chemin du retour


le paysage n’était donc qu’

une expression 

du dedans


mais qui

du corps ou de l’esprit,

a donné le là de la ligne à suivre 


les lieux

modulent les sentiments

font des traits

des taches et des circuits

des vagues