lundi, juillet 18, 2022

un espace se fait jour

une surface 

s'enroule 

se consume devant le regard


une profondeur nous laisse sans passé


dans la brèche

la pensée s'oublie elle-même

la 
tête s'entoure 
d'

un halo invisible 

qui empêche toute pénétration réelle
























il y a 

des lois 

mais ni centre ni but

le visage est collé à la paroi


l'espace s'ébranle

à travers des écrans dont l'échauffement 

laisse aveugle 


à partir de cette surface 

nous jouissons 

du choc du temps dans le temps 


il faut choisir 

entre 

l'est ou l'ouest 

passé 
à faux visage du futur ou futur à faux visage de 
passé 

là où noir et blanc n'ont pas la même valeur 



c'est le texte ancien qui parle 
de vérité et d'erreur, 
de vie et 
de mort 


la force du trait est indestructible

les signes 

renvoient à l'intérieur minuscule 

des crânes


les 
quatre surfaces tournent autour 
d'

un centre 

qui n'est pas là 


la case vide est impossible à vivre


nous 

tournons 

dans ce labyrinthe 

parlant dans notre langue

criant 

appelant saisissant 


un miroir noir 

capte 

le trajet 

de chaque souffle changé en conscience




dans mon cas particulier toute espèce de lecture fait partie de mes récréations par conséquent des choses qui me séparent de moi-même qui me permettent de me promener dans les sciences et les âmes étrangères




Platon fait remarquer dans le Phèdre qu'

un discours 

a toujours besoin 

de l'assistance 

de son père


mais le discours écrit n'a pas de père


il ne peut se défendre lui-même 


muet

il n'est qu'

un semblant

un fantôme 


sans parole sans identité 

sans nom

il ne peut que répéter 

les mêmes significations 

anonymes


le texte écrit 

est disponible pour tous 

même pour ceux qui n'y connaissent rien 


c'est le résultat 

de l'égalité et de la démocratie


il s'affranchit 

de toute compétence et hiérarchie


il 
est associé 
à 

un monde pervers

lié au hasard et aux plaisirs




















j'étais 

debout dans la nuit 


de loin 

un chant 

venait jusqu'à moi 


des gouttes d'or 

ruisselaient

sur la surface tremblante 

de l'eau


des lumières de la musique...





















tout cela voguait vers le crépuscule...


mon âme

se chantait à elle-même

invisiblement touchée

par 

un chant 


mon âme

tremblante d'

une béatitude diaprée


quelqu'

un 

l'écoute-t-il 

?