vendredi, juillet 15, 2022


s'ils s'aimaient 

ce n'était pas par nécessité
en succombant à 

la flamme de la passion 

selon 

une image mensongère


s'ils s'aimaient

c'est parce que tout autour d'eux le voulait




















la terre sous leurs pieds

le ciel au-dessus de leurs têtes 

les montagnes 

les nuages

les arbres

un grand roman d'aventure



après ses études de médecine Iouri travaille dans un hôpital moscovite

il est mobilisé et part sur le front hongrois où il travaille avec Lara Guichard une infirmière qu'il a déjà croisée fortuitement dans Moscou sans qu'elle le sache quand elle était sous l'emprise de l'avocat Komarovski 


Lara est mariée à Pacha Antipov

disparu dans les combats


Iouri revient ensuite à Moscou


la famille subit la faim et le froid et décide de partir vivre à la campagne où elle pense trouver une vie un peu moins rude. 


elle rejoint la propriété familiale de Varikyno près de Iouriatine une ville imaginaire qui pourrait être Perm. 


Lara quant à elle travaille à la bibliothèque de Iouriatine. 


son mari est réapparu sous le nom de Strelnikov révolutionnaire implacable qui circule à bord d'un train blindé


Iouri et Lara entretiennent une liaison adultère 


Iouri est alors surpris par des partisans qui l'enrôlent pendant plusieurs années dans leur guerre contre les armées Blanches en Sibérie


quand il revient sa famille a quitté Varikyno et l'URSS


il vit quelques temps avec Lara puis après de nouvelles péripéties revient seul à Moscou


*



















Oh comme parfois 

on aimerait laisser 

les ténèbres épaisses du bavardage humain 

pour se réfugier 

dans le silence de la nature 

dans l'ineffable 

du sommeil profond 

de la vraie musique 

et du calme langage des cœurs ...
























 DE LA POÉSIE


c’est 

un bruit de glaçons écrasés


c’est 

un cri


sa strideur 

qui s’accroît et qui monte






















c’est 

la feuille où frémit le frisson de la nuit

ce sont 

deux rossignols qui s’affrontent


c’est 

la 
suave touffeur 
d’

une rame de pois

l’univers larmoyant dans ses cosses

le jardin potager où Figaro s’abat

en grêlons du pupitre et des flûtes


c’est cela 

qu’à tout prix retenir veut la nuit

dans les fonds ténébreux des baignades

pour porter 


une étoile 

au vivier dans les plis

de ses paumes mouillées

frissonnantes


on étouffe

plus plat que les planches sur l’eau

et le ciel est enfoui sous 

une aune


il siérait 

aux étoiles de rire aux éclats

mais quel trou retiré que ce monde 

!



















vous devez commencer par réaliser 

que vous êtes la preuve de tout

y compris de vous-même


personne 

ne peut prouver votre existence

parce qu'il faudrait que son existence soit d'abord 

confirmée par vous


vous 

ne devez à personne votre savoir et votre être

souvenez-vous en
























vous 

dépendez entièrement de vous

vous 

ne venez pas de quelque part

vous

n'allez nulle part

vous 

êtes l'être intemporel

vous 

êtes pure conscience





















elle reçut 

un jour une image 

représentant 

une bougie allumée


vers laquelle 

de toutes parts soufflaient des vents aux joues 

gonflées 


on lisait au-dessous l’inscription  

telle est la vie humaine






















cette image lui plut beaucoup 

elle 

la suspendit 

dans sa chambre jaune


***




la chambre jaune 

superpose

le temps présent suspendu à des souvenirs évoqués par allusion ou à des questions d’écriture 

délicate corrélation 
dont la plus juste figure serait celle de la parenthèse 
dans l’économie de la phrase


















le monde 

était si récent 

que beaucoup de choses

n’avaient pas encore de nom 

et pour les mentionner il fallait 

les montrer 

du doigt 

























un contact établi 

entre 

un lieu intime

inconnu de soi et son pendant lointain


voilà 

le début du voyage


ce qu’il transportera 

dans ses mouvements et ses reflux 

est impossible à deviner

mais 

des espérances et des anachronismes s’empilent déjà

des instants cruciaux sont disséminés

des ramifications croissantes ficellent ce radeau

auquel s’accrocher

sans rien savoir à l’avance 

du trajet ....


***


puisque 
je cherche 

un écart
plus profond          
avant que les mots me soient confisqués

je mélange 

les genres          
les phrases courtes   
les phrases longues

le ressassement          
la répétition



je peux aussi m' attarder sur 

une eau-forte 

quelques dessins à la plume et au lavis évoquant 

un voyage dans 
un pays imaginaire d'
un érotisme végétal





























chercher 

les causes et les origines


c'est comme 

chercher ses parents 


on en a d'abord que deux 

c'est incontestable 
























mais au niveau des grands-parents c'est déjà 

deux au carré

au niveau des arrières-grands-parents 

deux au cube

et ainsi de suite selon 

une progression indubitable 

dont le résultat singulier est qu'à l'origine des temps 

il aurait fallu 

une infinité d'hommes 

simplement pour en produire 

un seul d'aujourd'hui