dimanche, juin 12, 2022





le poème jaillit de l’eau et y retourne

il est


















chaque fois

une  nouvelle tentative  

d’écriture liquide



elle luit

elle bande l’arc de son lit

ma rêverie 
ma dérive 
était 

un sentier

de senteurs et de sentiments 

pour rappeler

la beauté du trajet veiné et des rives 

de ma contrée

traversée



en canoë 

vous pouvez dire 

la vérité 

de la rivière ma main au feu


le verbe luire mène au  lit 

et 

le  lit 

nécessairement 

à la rêverie et à la dérive 

aux  rives et à la  vérité 

comme le  sentier 

aux senteurs  et aux  sentiments 


l’
impression est celle 
d’

un poème 

fait d’

une seule matière sonore 

aussi fuyante que continue

à l’image de l’eau 


on a l’impression qu’elle est fugitive  

mais en fait elle est toujours là 


et si 

l’écoulement est infini

le voyage l’est aussi 


la figure de Noé 

est convoquée plusieurs fois notamment par 

la mention de ses colombes 

j’ai dans mon canoë les colombes de Noé  

et parce que le mot  canoë 

fait entendre 

le prénom


cependant

aucune terre n’est véritablement attendue 

Autour du canoë 

le  déluge 

météorologique 


la montagne sous l’orage 

ou proprement humain 

dire que depuis des siècles ils n’ont pas avancé 

ils tuent

ils noient

ils affament les nations 


mais le canoë

comme le poème n’est pas 

un abri 

il traverse le déluge et permet de continuer 

d’avancer 

de filer  

de fuser 


l'essentiel est l’énergie de l’eau

des mots

le mouvement 

on s’est mouillé on est sauvé 

















 

rivière

trop tôt partie

d'

une traite sans compagnon



















rivière

où l'éclair finit

rivière

terre frisson soleil anxiété

rivière

souvent punie

rivière à l'abandon

rivière des apprentis

rivière 

de l'âme vide de la guenille du soupçon du vieux malheur 

rivière

des farfelus des fiévreux des équarrisseurs

rivière

des meilleurs que soi 

rivière 

des brouillards éclos de la lampe qui désaltère l'angoisse 

rivière

des égards au songe

rivière qui rouille le fer

rivière 

des pouvoirs transmis de l'ouragan qui mord la vigne

rivière

au cœur jamais détruit dans ce monde fou



garde-nous 

violent et ami des abeilles 

de l'horizon


















 




les citations 

ont 

un intérêt particulier 

dans la mesure où 

ne notons jamais que nos propres paroles 

quel que soit 

celui qui les a écrites





















le  

quel que soit 

c’est le citateur 

lui-même mais sous d’autres traits

à 

une autre époque 

en d’autres circonstances


*


il lui faut

dans la même lumière

cacher là où il s’agit de montrer

mais aussi de montrer 

là où elle voudrait cacher

et d’abord 

se cacher




















la Sorgue 

à ne pas confondre avec la Sorgues 
dans l'Aveyron
est 

une rivière française issue de la fontaine de Vaucluse qui est la plus importante exsurgence de la France métropolitaine

Une exsurgence du latin surgere qui signifie  se lever  est l'exutoire d'écoulements souterrains qui proviennent de l'infiltration des eaux de pluie ou d'un cours d'eau souterrain  Les résurgences et puits artésiens sont des exsurgences particulières  Il existe des exsurgences sous fluviales sous lacustres et sous marine



















la Sorgue se partage d’abord en deux 

en amont de 

L'Isle-sur-la-Sorgue 

au niveau du Partage des Eaux


elle 
crée dès lors le 
bassin des Sorgues  
à partir de deux grands bras 

la Sorgue de Velleron et la Sorgue d'Entraigues

ceux-ci 
se subdivisent en plusieurs dizaines de cours 
aux noms différents 


Sorgue de Monclar 
Sorgue du Pont de la Sable
Sorgue du Travers
Sorgue du Moulin-Joseph
Sorgue de la Faible
Sorgue des Moulins
Sorgue du Trentin

etc


tous s’écoulent dans la plaine des Sorgues entre L'Isle-sur-la-Sorgue et Avignon

les bras principaux d'Entraigues et de Velleron se rejoignent et se jettent dans l'Ouvèze à Bédarrides

le canal de Vaucluse 3e bras principal se sépare de la Rode déviation de la Sorgue d'Entraigues au lieu-dit  Les Sept Espassiers  pour se diriger vers Avignon

il entre dans la ville où il reprend son nom de Sorgue dans la rue des Teinturiers et se jette ensuite dans le Rhône
































une veine 

rose dans l'air


une main 

jeune qui salue ou dit adieu



une douceur 

dans la lumière

comme pour aider à traverser la nuit


*


















les premiers instants

elle regardait couler devant elle l'eau grandissante

elle effaçait d'un coup la montagne

elle nous tenait amoureux 

sur l'arc tout puissant de son imagination





















VI . EGO


Ô ego

tous les maux du monde prennent leur source en toi 

dans le but de t'éliminer

les rois font des lois et 

les Sages donnent des enseignements 


malgré leurs efforts depuis la nuit des temps

hélas 

tu es toujours vivant 


















tu te caches seulement et réapparais 

encore et encore.


n'as-tu donc pas de fin 


oh si

et

sûrement

elle approche


un autre Ego a commencé à t'éliminer


c'est l'ego universel

dont le nom 

est 


Je-Suis Brahman  Aham Brahmasmi



















je marche

elle marche

nous marchons 


comme boire comme ne plus porter 

d’autres mots que le bruit 

des pas 


dans les pierres

dans la terre couleur d’os

qui a avalé la sueur de nos ancêtres

et qui se tait























la terre 

qui n’est plus d’aucun pays d’aucun nom


je marche

elle marche

nous marchons 



*


généralement après l'image nous formulons 

le nom

et l'émotion s'épuise


le concept part

la sensation reste

le chose perçue n'a pas de réalité en soi

mais par vous qui l'acceptez