vendredi, mai 13, 2022


un murmure de mots que je n'ai pas compris

j'ai le désir de toucher ce qui tremble 


les rayons découpèrent 

le sommeil

le lieu

le temps

la fissure


l'aiguille circule à travers

coule en circuit fermé

une artère s'enflamme

les fourmis fouillent



















une chose bleue suinte au sol 

les phosphorent désertent 

l'acide s'évacue 

c'est l'opaque


un appel

un autre espace

une certaine désorganisation 

un autonome tremblement




cela est sûr maintenant

j'ai toujours eu 

le goût du glissement





caractère noir

le lecteur promeneur 

demeure hésitant 

à descendre ligne à ligne dans le tombeau 

du livre




















un dispositif 
en moi travaille sourdement

un destin d'écriture
ou de profération indistincte 


obscurité 

mouvement d'explication

souffrance

cela qui fait durer l'inintelligible 

ce qui advient comme langue

quantité provisoirement monstrueuse

quantité allégorique ou mythologique

un dehors

un grand dehors



































une figure sans durée  déliée du temps

une image en miroir

anamorphose
cauchemar
étrangeté

une monstruosité insaisissable 

un essaim de mouches

une espèce inconnue dans l'homme

passion incalculable

écueil battant



l'imagination 
des paroles passant 
par les fumées du gouffre 
et de la scansion des mots inconnus


































la matière héraclitéenne 
peut aussi être réarrangée et combinée 
dans les images 

la notion 
de pilotage ou de gouvernement 
par la foudre se transforme 

dehors 
la nuit est gouvernée 



elle peut être développée 



nous sommes ingouvernables
 
le seul maître qui nous soit propice

c'est l'éclair































ou au contraire 
entrer en combinaison 
avec d'autres aphorismes

la foudre au visage d'écolier






























les cerfs-volants

s'entrechoquent avec violence


certains 
s'échappent 
avec

un grand bruissement


un cerf-volant rouge 

est immobile au-dessus de la mer


une bande de cerfs-volants bleus 

s'échappent du côté des dunes 

ils sont poursuivis par 

des cerfs-volants rouges 























le mot  

cerf-volant  1669 viendrait de serp-volante serpe étant 

un mot féminin 

en ancien français pour désigner 

un serpent

le mot serpe est d'origine méridionale

en occitan cerf-volant se dit sèrp-volaira ou sèrp-volanta 

et désigne bien 

un serpent-volant



***


gros coléoptère mâle 

lucanides

dont les mandibules 

de grande taille et proéminentes rappellent 

les bois du cerf


















le parfum
est différent suivant la vitesse 
de rotation

il se décompose 
en passant par des tonalités 
diverses

cela sent alors

le réséda
le lilas
le gardénia
le chèvrefeuille 

ou bien

le pois de senteur
le volubilis
la capucine

































cela sent aussi

la rose cuite
le litchi
le raisin de Corinthe 

cela sent également

les feuilles qui pourrissent dans la terre
les cadavres d'oiseaux































certains aphorismes 
sont simplement importés 
pour leur violence polémique

les porcs se nettoient dans l'ordure 

devient dans 
Le Marteau sans maître 

je ne plaisante pas 
avec les porcs 

plus tard

dans 
la nuit 
talismanique 

obéissez à vos porcs qui existent
je me soumets à mes dieux qui n'existent pas








































le maître dont l'oracle est à Delphes 
n'affirme ni ne cache rien
mais suggère 

sera directement transposé 
en hommage à
Miro 

qui n'étonne pas
Miro qui 
indique