samedi, décembre 24, 2022




 


Emmanuel Hocquart 


un récit autobiographique 























un roman grammatical 

un témoignage sur l'ancien Tanger d'avant 1956 

une chronique des années 40 et 50 

tout cela à la fois

?...


Je n'ai pas pensé à ces catégories en l'écrivant.

Depuis 2006 (Terrasse à la Kasbah), j'ai raconté cette histoire, avec ses anecdotes, ses digressions, ses raccourcis, ses hésitations, ses apories, ses répétitions, ses contradictions, ses retours en arrière... Sans me soucier de savoir où cela mènerait ; mon parcours s'est imposé ainsi au fur et à mesure de l'écriture.

Maintenant que j'ai terminé, je regarde Une Grammaire de Tanger comme une vraie fiction, avec ses personnages et son narrateur, le petit Jule, écolier rétif aux prises avec la grammaire. 

Mais y a-t-il seulement lieu de différencier fiction et non fiction, puisque, dans un cas comme dans l'autre, ce sont les mêmes mots, les mêmes règles fixes qui sont à l'oeuvre ?


*


l'obstacle
quand on en rencontre un 
ce sont surtout nos habitudes de lecture qui le dressent 

quand
je me dis par exemple devant 
une page : 

je ne comprends pas ce que l'auteur veut dire !

je pars du principe qu'il y a 
un sens caché que je n'arrive pas à saisir

le problème c'est que 
je cherche à comprendre ce que l'écrivain 
a voulu dire 

quelle drôle d'idée ! 

de toute façon
comme je ne suis pas l'auteur 
il y a 
de fortes chances 
pour que
je ne sache jamais ce qu'il a voulu dire 

et il se pourrait 
que lui-même ne le sache pas toujours 
très clairement

ce n'est pas la question

la seule question est 


qu'est ce que 

je peux 
faire de ce que 
je lis 

?




















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