mercredi, décembre 28, 2022



même si 

l'abri de ta nuit est peu sûr 

et ton but encore lointain 

sache qu'il n'existe pas de chemin sans terme

ne sois pas triste 


























tu coules presque trop fort pour moi 

source de joie 

!

bien souvent

tu vides mon verre en essayant de le remplir


il me faut apprendre encore à t'approcher 

plus

modestement 

mon cœur s'élance trop fort vers toi 


mon cœur

où brûle mon été court torride

mélancolique et bienheureux 

ah ! 

que mon cœur d'été

désire ta fraîcheur 

!


Adieu 

tristesses hésitantes de mon printemps


Adieu

neiges d'un juin perfide 


je suis 

devenu tout été

je suis

midi en plein été 

l'été sur la cime des cimes 

avec ses ruisseaux froids et sa paix bienheureuse : 

oh ! 

venez ici

mes amis

pour que le calme soit encore plus radieux


Assieds-toi 

sur les bords d’

un ruisseau 

et vois le passage de la vie

que cet indice d’

un monde passager nous suffit


car c'est ici notre altitude 

car c'est ici notre patrie 

nous

sommes trop haut

la pente est trop raide pour les impurs

et pour leur soif


mais 

vous mes amis 

jetez vos yeux purs dans la

fontaine de ma joie 

vous ne sauriez troubler ses ondes

sa pureté vous sourira


*


c’est le privilège extraordinaire de la joie que cette aptitude à persévérer alors que sa cause est entendue et condamnée cet art quasi féminin de ne se rendre à aucune raison d’ignorer allègrement l’adversité la plus manifeste comme les contradictions les plus flagrantes  

car 
la joie 
a ceci de commun 
avec la féminité qu’elle reste 
indifférente à toute 
objection 

le langage courant a donc raison de parler de

joie folle 

de dire qu’on est 

fou de joie















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