mercredi, novembre 23, 2022






Et maintenant le noir 

est le quatrième recueil de 

Peter Gizzi 

traduit en français





























On y retrouve sa voix mélancolique

noire presque d'encre






























Un lyrisme si l'on veut d'après la catastrophe 

le monde a subi des coups
des chocs
des accidents

Les deux frères de l'auteur sont morts
par exemple
les amours sont parties
les amis sont loin

Les choses sont souvent cassées 
défaites brûlées abîmées

La maison se délabre

Et pourtant 
il faut continuer à vivre
et peut-être à aimer et sans doute à mourir 

C'est ce que dit Gizzi lui-même de ce livre : 

C'est une façon de changer 
un coeur brisé au milieu d'un monde acharné 
en un coeur acharné au milieu d'un monde brisé

Le Je qui se promène dans les poèmes de ce recueil 
semble avoir perdu toute relation facile 
avec le monde. 

J'ai perdu le signal
dit le poète dans un des textes. 

Mais aussitôt vient la solution  

alors j'ai pensé que j'allais écrire un poème

Peter Gizzi a mille façons de dire la même chose : 

Dans ma tête
un volant incapable de rien diriger d'autre qu'
une chanson et tout le reste 
est survie 

Chanson est 
une façon fréquente pour Gizzi de dire poème  
ses textes en effet chantent
à leur façon

Ils chantent 
ils aiment les refrains 
les répétitions
le bruit de ferraille 
que font parfois les syllabes cliquetantes

La poésie indique donc la direction 

Elle est le volant

L'autoroute

Le satellite GPS

La survie

Parce que, en vérité le poème n'a pas renoncé au monde il fait au contraire de son mieux pour lancer son propre signal même faible pour tracer sa propre route même méandreuse et pour trouver une façon de fréquenter un peu les choses afin de s'y tenir un peu au moins un peu

On tombe souvent 
dans ces pages sur le mot 
standing

debout 
debout dans les choses

Cet effort
ce combat pour ainsi dire, 
afin d'être
de rester debout est 
une des grandes émotions 
que procurent 
les poèmes 
de 

Peter Gizzi


































 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire