mercredi, septembre 21, 2022

il y a 

des mots en nous


il faut 

s’en occuper


 


il y a 

des phrases et des silences


il y a 

des syllabes de départ
























il y a 

des valises et des sacs à dos


il y a 

les aéroports 


il y a 

les passeports et les échanges en langues 


il y a 

les trains qui vrombissent la nuit 

et le passage assourdissant des tunnels


 


il faut beaucoup de phrases pour exister


 



il y a 

le lieu où les mots 

ou la phrase ou les avions ou les limites cessent


 


il y a 

le lieu de la terre et des arbres


 


il y a 

la présence dans ce qui est vrai dans le retour


 


il y a 

le lieu de l’abandon avec la confiance de l’enfant 


 


les racines refusent de mourir


 

la vie est là.


 



 


effacer

ce n’est pas faire disparaître 


avancer

ce n’est pas oublier la frontière

les tranchées les croix blanches et les zones floues


 

je laisse 

le paysage faire son travail de mémoire


 


je marche 

dans la neige jusqu’au printemps des étoiles 


les mots 

ouvrent les malles du silence


 


je donne 

forme à ce que le monde crée en moi 



 


séparation et réparation 

n’exhibent qu’

une seule lettre de différence


 



 


il y a 

des mots en nous

il faut s’en occuper.


 


nous avançons 

en quête d’

un lieu qui nous reconnaîtra 


nous sommes 

ainsi 

aux bordures de notre monde


aux rivages des incertitudes


les siècles dorment à l’étage


nous cherchons 

les mots qui troueront les paroles de roches 

nos phrases orchestrent le souffle des verbes 


nous avançons 

pour libérer ce qui retient

compagnes de lumières

pelles et pioches sur l’épaule


nous creusons 

la matière du brouillard


nous guettons 

la source du cercle


nous voyageons 

sur les lignes du matin


nous apprivoisons 

le doute des mots en nous


 


il y a 

des silences 

qui n’attendent pas






















 

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